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 Vous êtes ici: Accueil >  Sommaire des numéros parus >  Année 2005 >  N° 69 Mars 2005

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AGENDA / EN BREF:

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        Montreuil Diadema et retour

        L’écologie solidaire au quotidien...

        La ville de Diadema (Brésil) conduit un programme "Vida Limpa" qui développe des coopératives pour la collective sélective et le tri des déchets recyclables, en même temps que pour l’intégration sociale.

    A l’occasion du FSM, une délégation de Montreuil, dont une élue de MVO, s’est rendue à Diadema afin d’élargir des relations qui ont déjà trois années d’existence entre les deux villes. Diadema est une ville de 357 000 habitants, en périphérie de Sao Paulo (mégapole d’au moins 10 millions d’habitants), de tradition ouvrière et administrée depuis une vingtaine d’année par le Parti des Travailleurs (le parti de Lula). En plus de la mise en place d’un budget participatif, la municipalité propose un projet d’insertion sociale par l’activité économique. Mais le plus original c’est que ce projet utilise comme leviers la dimension écologique et le concept d’emploi de proximité. Il est en effet né de deux problèmes très préoccupants : d’une part la quantité de décharges sauvages et leur dangerosité pour la santé publique et d’autre part la nécessité de sensibiliser la population à la préservation de l’environnement. Mais ce projet concernait des favelas, des quartiers socialement marginalisés. Et quand on habite dans des favelas, on a d’autres soucis...

    Construire sa dignité

    La municipalité de Diadema a donc créé des coopératives de récupération des déchets recyclables (plastique, aluminium, cartons...) gérées par un animateur social. Ces déchetteries sont au nombre de cinq, proches de concentration urbaine (favelas, quartiers..). Les étapes du traitement des déchets sont clairement identifiées et confiées à des "picadores". Les uns ramassent tel type de déchet (cannettes, bouteilles en plastiques...), les autres récupèrent les sacs et les amènent à la coopérative. Les femmes sont souvent employées dans les coopératives. Ces tâches sont rémunérées environ 5 euros par mois et plus en fonction de la quantité à traiter ou traitée. Cette expérience est un succès car elle a permis de créer des emplois, de revaloriser des gens par le travail, de les réinsérer socialement et, in fine, de les sensibiliser petit à petit à la nécessité de préserver aussi leur environnement.

    Apprendre de cette expérience

    Peut-être pourrions-nous nous inspirer de ces expériences. En effet si nous avons des usines de traitement de déchets très sophistiquées, des emplois pourraient être créés à la source au niveau de la collecte des déchets pour organiser le tri dans les quartiers ou les cités à forte densité et ainsi contribuer à la revalorisation sociale par le travail (emplois de proximité) et également sensibiliser, éduquer à la préservation de l’environnement urbain. Un environnement propre ne doit pas être le privilège des beaux quartiers...

    Anne-Marie Heugas


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