Un projet partagé pour Montreuil


Le groupe communiste a organisé mardi 11 septembre au centre Résistance une réunion publique où il a mis à la disposition de tous ceux que cela intéresse ses réflexions et ses propositions.

En conséquence, n’étant pour l’heure, pas en mesure d’exposer ce travail collectif non abouti c’est à titre personnel que je vous livre quelques idées sur le sujet.

Une gauche délabrée

La première question qui me vient à l’esprit est celle de la situation politique au lendemain des élections du printemps. A Montreuil, les consultations qui se succèdent montrent toutes une population très majoritairement ancrée à gauche, mais en dépit de l’affirmation de cette réalité, c’est la déception et souvent l’amertume et l’inquiétude qui dominent aujourd’hui dans l’esprit de ces hommes et de ces femmes. Et ceci pas seulement parce que Nicolas Sarkozy est Président de la République, mais surtout parce que beaucoup ont conscience de l’état de délabrement de la gauche, éclatée, divisée, incapable de formuler un projet rassembleur susceptible de provoquer engagement et enthousiasme.

De ce point de vue situation nationale et locale ne se distinguent pas, mais puisque se profilent les échéances locales, l’occasion nous est fournie de nous attaquer à la définition d’un projet partagé pour la ville, fondé sur les valeurs de la gauche déterminant des lignes d’actions pour la collectivité.

A mon sens, la première condition à réunir pour parvenir à cela est de se tourner vers ce « peuple de gauche local » pour mobiliser son intelligence et construire les réponses aux défis qu’il est tout aussi nécessaire d’identifier, de qualifier ensemble. A cet égard, la responsabilité de l’ensemble et de chacune des forces qui se réclament de la représentation de la gauche dans cette ville est totalement engagée. Et je crois qu’à ce propos, chacun devra répondre de ses actes.

Un socle de valeurs

La deuxième question est celle de la définition du socle commun des valeurs, indispensable à toute entreprise de construction. Il y a trop de « malentendus » sur ce plan qui structurent incompréhensions et frustrations, obèrent les possibilités d’engagements communs et leur mise en œuvre.

Sans prétendre ici cerner tous les concepts qui nécessitent débat, j’en cite quelques uns à titre d’exemple.

Que signifie vivre ensemble ? Laïcité ou communautarisme ? Solidarité et partage, ou chacun pour soi et concurrence ? Qualité de vie pour tous ou société à plusieurs vitesses ? Développement de lien social ? ou replis sécuritaires ? Etc.

Si personne ne peut prétendre avoir fait le tour une fois pour toute de chacune des questions soulevées ici, nul ne peut non plus prétendre imposer sa vision comme vérité. Là aussi c’est de partage et de production de commun que doit pouvoir se nourrir le rassemblement à construire.

Des politiques publiques à reconsidérer

La troisième question est celle de la traduction de ces valeurs, des choix et prises de parti qu’elles sous-tendent dans des politiques qui permettent à la collectivité locale de faire face aux enjeux contemporains. A mon sens tout est à reconsidérer. Non parce que tout ce qui a été fait jusque là serait frappé d’obsolescence mais parce qu’il faut bâtir du cohérent, du partagé, du maîtrisé collectivement y compris les désaccords et les façons différentes de concevoir les réponses.

Dans un même mouvement, traiter de ce qui est de la responsabilité directe de la collectivité et le mettre en relation avec ce qui nous entoure, comme apport à la solution des problèmes plus globaux, y compris d’ailleurs par les mobilisations et les luttes, mais aussi par devoir de responsabilité vis-à-vis de nos voisins de l’agglomération et plus largement de la société à laquelle nous appartenons.

Ainsi en va-t-il des préoccupations les plus spontanément évoquées par nos concitoyens telles, logement, emploi, éducation, propreté, sécurité, etc. De celles dont on n’a pas toujours le sentiment qu’on peut et doit agir dessus : pauvreté, exclusion, immigration à celles quelquefois taboues : mobilisation des ressources, fiscalité, développement économique, à celles qui inquiètent : avenir de la planète, legs aux générations futures, etc.

En passant par celles qui peuvent être considérées comme domaine réservé de « spécialistes » : l’aménagement urbain, les déplacements, les problèmes énergétiques, etc.

En guise de conclusion j’ai envie de dire que c’est un projet de développement durable et partagé par et pour tous qu’il s’agit de construire. J’ajoute que la manière conditionne les contenus et balise les possibles.

Patrick Darré

Patrick Darré, président du groupe des élus municipaux communistes, s’exprime ici à titre personnel.


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