Foyer du Centenaire (2)


Le conseil de quartier Etienne Marcel / Chanzy, après avoir rencontré les résidants du “foyer” de la rue du Centenaire, a été invité à visiter leur logement le 12 mai 2007. Une dizaine de membres ont donc été reçus dans la salle commune du rez-de-chaussée. Cette salle sombre aux parpaings bruts multiplie les activités : un poste de télé, allumé dans un coin salon, jouxte un bar bricolé ; des tables permettent de se restaurer : la minuscule “cuisine” attenante exhale des odeurs de maffé et de tilapia qui s’échappent d’énormes marmites sur des réchauds. Une femme seule cuisine et fait le service. Dans un coin, un vieux robinet d’eau froide côtoie des lits pliants alignés le long des murs.

Après l’arrivée du doyen, la réunion peut commencer. Les questions trop directes sont aimablement mises en attente.

“Vous êtes les bienvenus..., nous devons nous présenter. “

“La population diversifiée de Montreuil, c’est sa richesse”...

“Vous pouvez manger ici quand vous voulez, un jour, c’est maffé, un jour c’est le tiep et un autre, c’est le couscous malien. ”

“Avez-vous des enfants ici ? ”

“ Non, il n’y a que des hommes, nous retournons voir régulièrement nos familles.”

L’atmosphère est solennelle, le cercle que nous formons apaisant, les traductions développent le temps qui s’allonge.

La visite du logement s’effectue par petits groupes. Partout, des habits sont suspendus à des cintres. Les chambres se succèdent, avec ou sans fenêtres, avec des lits partout.

Ici, l’espace intime se résume au mieux à un cintre, un lit et une valise sous le lit. Et ceux qui ont des chambres sont mieux lotis que les autres qui n’ont que la salle commune pour déplier leur lit pliant.

De 150 à 200 Maliens habitent ici. Les sanitaires suffiraient pour 10 personnes seulement, les fuites dans le toit ne sont pas réparées, ...

Seuls les loyers sont comparables aux nôtres, donnant le goût de l’injustice.

Que faire pour améliorer ces conditions de vie ?

La question est posée à nous tous. Quelques pistes sont proposées.

En repartant, nous ne pouvons que constater l’extrême discrétion dont font preuve les résidants. Qui pourrait imaginer, en voyant tout au plus trois personnes discuter à la fois sur le trottoir, une densité pareille ?

À suivre...

Claire Loupiac


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