La der des ders ?


Au-delà des résultats bruts, il est intéressant de regarder les cartes du 1er tour par bureaux de vote, dont certaines sont reproduites en page 4. Voici quelques commentaires.

Abstention

En moyenne de 44,5 %, elle atteint 55 % au nord-est de Montreuil (les quartiers du plateau) et au contraire descend jusqu’à 35 % dans certains quartiers de l’ensemble Bas-Montreuil + centre. Seule exception, le quartier de la Noue où l’abstention était aussi forte qu’à l’Est. L’abstention la plus forte correspond essentiellement aux cités.

Le vote pour les Verts

Il est géographiquement (et socialement) très marqué.

En moyenne de 6,7 %, il est surtout fort dans le Bas-Montreuil (jusqu’à 14 %) et dans le centre. Il est au contraire très faible dans les cités de l’est et du nord ainsi qu’à la Noue.

Par rapport au vote Vert des législatives de 2002 (8,2), on observe qu’il baisse plus dans certains quartiers et augmente dans d’autres, sans tendance bien marquée.

Les autres votes sont géographiquement moins tranchés.

Le vote Brard.

Il est fort dans certaines cités (Morillons, la Noue, jusqu’à 35 %) ainsi que dans certains quartiers du centre. Faible (jusqu’à 22 %) au sud (Solidarité-Carnot) et dans d’autres quartiers du centre.

La comparaison des scores de 2002 et 2007 donne également des informations. Le score moyen sur la ville est similaire : 7811 voix soit 29,8% en 2002, 7897 voix soit 28,5 % en 2007. Mais la répartition des voix est assez différente : baisse nette (jusqu’à 11 points) dans les cités et dans le quartier Papillon (pavillons) ; maintien dans le Bas-Montreuil et dans certains quartiers du centre et de l’est ; augmentation (jusqu’à 5 points) au centre et au nord.

Certaines de ces variations peuvent être expliquées par les changements sociaux qui affectent des quartiers, avec l’arrivée de nombreux Parisiens chassés de la capitale par la hausse de l’immobilier. Mais la diversité des situations de hausse ou de baisse est telle qu’il faut chercher d’autres explications. Dans l’ensemble, le vote pour Brard a baissé dans les quartiers où il était le plus fort et a au contraire augmenté dans les quartiers où il était le plus faible.

Le vote Viprey.

Il est aussi hétérogène que celui de Brard (de 18 à 30 %), mais réparti différemment, un peu plus semblable à celui du vote vert : globalement plus fort dans le Bas-Montreuil et au centre, et plus faible au nord et à l’est.

La comparaison entre ses résultats en 2002 et les résultats de cette année montre clairement l’augmentation globale du pourcentage (il est passé de 21,4 % à 25,4 % ) mais cette moyenne cache de grosses disparités : il a baissé dans des quartiers très différents (bureaux 7, 29 et 43 par exemple) et a surtout monté dans les quartiers du centre.

Si l’on compare avec les variations de Brard, l’analyse devient difficile ! Dans certains quartiers (bureau 43 au nord) Brard monte alors que Viprey baisse, dans d’autres c’est l’inverse (bureau 35 à la Noue). Dans le bureau 2, au centre, ce sont les deux qui montent et dans le bureau 29 (Grands Pêchers), les deux baissent.

De Royal à la gauche

On peut aussi comparer le vote Royal au second tour des présidentielles au vote « de gauche » du premier tour des législatives : Brard + Viprey + Vansteenkiste (Verts) + extrême-gauche. En % moyen, les résultats sont similaires (66,9 contre 67,7%) : autrement dit, l’abstention massive des législatives n’a que fort peu desservi la gauche. Cependant, le total des voix de gauche est plus faible (jusqu’à -6 points) dans certains quartiers (une partie de la Noue) et plus forte (jusqu’à + 3 points) dans d’autres (centre, nord-est).

Jean-Baptiste de Panafieu


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