Le Poivron a été conçu pendant l’été 1997, au lendemain de la réélection de Brard comme député et de la rupture entre les Verts et la municipalité. Le n°1 date de décembre 1997.

L’ambition était multiple : faire (un peu) contrepoids à l’information officielle ; se faire l’écho d’initiatives citoyennes ou culturelles, porteuses d’une autre manière de faire sa ville ; contribuer à ouvrir un espace de débat public qui manquait à Montreuil ; apporter un autre regard sur les politiques municipales ; bref, "pimenter la vie locale". Des militants Verts participent au Poivron, avec d’autres qui ne le sont pas : cela n’a jamais été l’organe d’un parti. Le Poivron est en phase avec la démarche de la liste Montreuil Ville Ouverte présentée aux municipales en 2001, mais n’est pas davantage le porte parole des élus écologistes.

Depuis dix ans, le monde a changé, Montreuil aussi, politiquement et sociologiquement. Mais le système "étouffe-citoyen" est toujours là. De nouveaux habitants, anciens ou récents dans cette ville, ont fait l’expérience d’un système municipal bloqué, pour leur vie quotidienne comme pour les projets d’urbanisme, pour la vie démocratique comme pour la solidarité. Ils ont fait l’expérience des effets du cumul des mandats, et de leur durée (Brard est devenu adjoint en 1971 et maire en 1984) : le système a comme seule ambition sa propre reproduction.

Météo

"Lorsque les nuages ont assombri le ciel, nous avons fait remarquer que ces ténèbres n’étaient que temporaires, qu’elles se dissiperaient bientôt, et que le soleil brillerait sous peu" (Mao Tse Tung, Bulletin météo extrait du Petit livre rouge, chapitre VII, Oser lutter, oser vaincre : la situation actuelle et nos taches, 1947).

La candidature unique du 17 juin, avec le processus qui y a conduit, peut constituer un choc salutaire en vue des municipales. Brard a eu un mot malheureux (pour lui) en commentant le résultat des législatives dans 20 minutes entre les deux tours : "nous sommes passés d’une république à une monarchie." On ne saurait mieux dire...

Débattre sans tabous

Tourner la page d’un tel système : nombreux sont ceux qui en rêvent, qui l’ambitionnent, qui veulent s’engager pour le faire. L’heure n’est pas à la résignation, pas plus au niveau local qu’au niveau national.

Mais comment la tourner ? Quelle démarche, quel projet mobilisateur pour quels enjeux, quelle équipe ? Comment y parvenir ? En quoi la situation qui avait conduit en 2001 à l’opposition entre une liste sous la houlette du maire sortant et une liste avec des militants Verts et associatifs a-t-elle changé ? Il est nécessaire de revisiter, sans tabous, ce qui s’est passé sur cette ville depuis les précédentes élections. Tout mettre sur la table du débat public, ce peut être un antidote aux tentations (inévitables) de réduire la préparation des élections à des compromis entre personnes ou appareils politiques.

Dans ce numéro, Le Poivron donne la parole à des personnes différentes qui toutes, à des titres divers, peuvent contribuer à la construction d’un nouveau projet pour Montreuil. C’est le reflet d’un point de départ de ce qui se discute sur la ville. Le débat se poursuivra dans les numéros suivants, et nos lecteurs peuvent y participer en réagissant à ces premiers articles. Ce n’est qu’un début, le débat continue.

Patrick Petitjean

En mars 2001, la liste "Montreuil Ville Ouverte" composée à parité de Verts et de militants associatifs ou citoyens actifs dans leur quartier, avait recueilli 20,1% des voix au 1er tour, et 28% au 2e tour, dans une quadrangulaire (42% pour le maire sortant, 20% pour la droite et 10% pour le MNR). Refusant de s’intégrer au système "Brard", la liste MVO ne souhaitait pas fusionner entre les deux tours avec la liste du maire sortant. Lequel en voulait encore moins, traitant cette liste de "fasciste", et annonçant dès le soir du 1er tour le maintien des quatre listes

RETOUR

Adresse de la page: http://lepoivron.free.fr/article.php3?id_article=671

Mon site SPIP ----> http://lepoivron.free.fr