Montreuil se met doucement en selle


Comme ? Pas tout à fait. Moins qu’à Paris, et plus qu’à Bobigny ou Fontenay. Et comme par hasard, la politique cyclable de la ville de Montreuil est moins active que celle de Paris, mais meilleure que celle de Fontenay et Bobigny. Et l’existence ici, depuis 1993, de Vivre à Vélo en Ville( VVV*), une association redoutablement active de cyclistes urbains, y a certainement contribué de façon non négligeable

Vélos (et poteaux) - 37.8 ko

Vélos (et poteaux)

2000-2005 : premiers aménagements

-  2000 : la première piste cyclable est inaugurée, avenue de la Résistance. Elle reste l’objet de critiques : manque d’entretien, étroitesse et zigzags. Mais elle est protégée du stationnement illicite, et elle a une réelle utilité pour les cyclistes inexpérimentés. L’intervention de VVV a permis, en collaboration avec la mairie, de modifier le projet initial, plus cher et qui prenait de la place non sur la chaussée, mais sur les trottoirs et les arbres...

-  2001 : les bandes cyclables à contre-sens Michelet-Raspail et Beaumarchais-Gambetta. Etroites, dans des rues où les voitures roulent à une vitesse excessive, elles sont perçues comme dangereuses, et peu utilisées par les cyclistes. Pourtant elles sont situées sur des axes importants pour eux. Un bornage des trottoirs a enfin éradiqué en grande partie le stationnement sauvage sur les bandes, mais faute de volonté, il reste des voitures garées partout où c’est physiquement possible, obligeant les cyclistes à de dangereuses « sorties de piste ».

-  2002 : la piste de la rue de Rosny. Sans doute la plus chère et la moins bien faite de toutes. Une interruption de 200 m oblige les cyclistes en direction de Montreuil à traverser par deux fois la dangereuse rue de Rosny. Un bel exemple de non-concertation du conseil général.

-  2003 : la piste « des Grands Pêchers ». A l’origine de vives polémiques, liées à la disparition du stationnement sauvage, elle a permis d’élargir les trottoirs et de les protéger. La rue Pierre de Montreuil (partie sud), empruntée à pied par des centaines de lycéens, s’est enfin dotée d’un trottoir large et confortable. Un exemple remarquable d’aménagement en faveur des piétons et des cyclistes.

-  2004 : des petits bouts de pistes sont apparus ci et là dans les rues nouvelles. Obligation légale, sans itinéraire cohérent pour l’instant, elles ont cependant le mérite d’inscrire le vélo dans l’espace urbain et d’envisager un futur maillage.

-  2005 : malgré de nombreux « couacs », la nouvelle organisation du centre, surtout destinée aux bus, a bien amélioré la vie des cyclistes (et des piétons). Ce qui confirme que la diminution de la place de l’automobile profite presque « automatiquement » à tous les autres modes de déplacement.

Tous à vélo ?

Pendant le même temps, le lycée Jean Jaurès (mais pas les lycées Condorcet ni Eugénie Cotton) s’est doté de parkings à vélos, désormais quasi pleins. Combien de lycéens venaient à vélo il y a 10 ans ? Aujourd’hui, ils sont des dizaines, et il est à parier qu’ils seront des centaines dans quelques années. Les superbes parkings couverts RATP à proximité des métros sont aussi très utilisés, y compris par des riverains qui les utilisent faute d’avoir un garage dans leur immeuble. Mais rien n’est équivalent aux centaines de vélos garés au RER Vincennes. Malgré l’absence d’itinéraire cyclable pour rejoindre le RER (avec des sens interdits qui obligent à des détours inouïs), de nombreux Montreuillois utilisent quotidiennement leur vélo pour rejoindre la rapide ligne A..

30 km par jour

On voit désormais à vélo à Montreuil des parents transportant leur bébé, des apprentis violonistes, des clients du marché, des employés de la tour administrative (qui disposent d’un petit garage à vélo sécurisé), des acrobates du vélo, des papis et des jeunes cadres dynamiques. Des qui « avalent » leurs 30 km quotidiens, et des, bien plus nombreux, qui « font » 3 km en 10 minutes pour rejoindre le métro ou aller au cinéma.

Bien sûr, il reste de nombreux points noirs : impossibilité de garer son vélo dans la plupart des immeubles, itinéraires majeurs pas du tout aménagés : rue de Paris, bd Rouget de Lisle (en projet lointain), bd Aristide Briand (en projet un peu plus proche), sens interdits dissuasifs dans les rues calmes. Mais le cercle vertueux est peut-être enclenché. « Plus le vélo est facile, plus il y a de cyclistes, et plus il est logique de leur faciliter la vie »

Camille Dumont

* VVV, 01 48 59 56 00, http://montreuil.fubicy.org


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