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 Vous êtes ici: Accueil >  Sommaire des numéros parus >  Année 2005 >  N° 68 Fevrier 2005

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AGENDA / EN BREF:

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        Le nouveau plan de circulation

        L’avenir : une ville pour les piétons

        A la suite de notre dossier de décembre sur le futur plan de circulation au centre ville, Le Poivron a recueilli les réactions de personnes directement concernées. Et la coordinatrice du dossier en rappelle les enjeux à plus long terme.

    Prenons un peu de recul : dans vingt ans, la diminution des réserves de pétrole rendra tout simplement impossible l’usage de la voiture en ville tel que nous le connaissons aujourd’hui. Et c’est à mon sens une bonne chose. Sauf situation exceptionnelle, il est économiquement et techniquement absurde d’utiliser une voiture d’une tonne pour faire en 10 minutes un déplacement qui exigerait 20 minutes à pied. Ou pour se protéger de la pluie ou du froid.

    Les équipements construits aujourd’hui se doivent d’anticiper et d’accompagner ces changements. Globalement ce plan de circulation est plutôt bien. Il favorise clairement les autobus, et, un peu par raccroc, les piétons et les cyclistes.

    Quand les élus suppriment des places de stationnement, de nombreuses protestations s‘élèvent. Mais quand des trottoirs se transforment en parking, on entend beaucoup moins les protestations. Qui, à part les élus de Montreuil Ville Ouverte, a protesté quand les trottoirs de l’avenue Henri Barbusse sont devenus des parkings permanents ? Quant à la promesse maintes fois faite par le maire adjoint aux transports d’empêcher les voitures en stationnement d’occuper toute la rue « piétonne » de l’église, personne n’y croit plus.

    Restauratrice (Rouget de Lisle)

    Vous êtes inquiète du nouveau plan de circulation ?

    Pour faire passer un double sens sur le boulevard (1), il va falloir supprimer du stationnement. De plus ils veulent vraiment interdire le stationnement rue Victor Hugo (2). Or mes clients ne viennent pas du quartier, j’en ai qui descendent de Mozinor par exemple, et ceux là ne viendront plus s’ils ne peuvent pas se garer. Lors de la journée sans voiture, mon chiffre d’affaires baisse de 30 à 40%. Le stationnement souterrain, c’est bien pour aller au travail, ou pour le supermarché. Mais pour le commerce de proximité, ça ne convient pas du tout.

    Mais toutes les places semblent occupées en permanence. Sans compter les commerçants qui bloquent la place de leurs clients potentiels en laissant leur voiture toute la journée sur la place en face de leur boutique...

    Non, il y a une certaine rotation, les clients trouvent quand même à se garer. Et les commerçants qui n’habitent pas ici, il faut bien qu’ils mettent leur voiture quelque part. Mais je ne suis pas une accro de la voiture. Par exemple pour aller aux « tickets restaurant » porte de Bagnolet, j’y vais toujours en bus, ou à pied s’il faut beau. J’aurais pas idée de prendre ma voiture, avec les bouchons, et trouver une place pour se garer...

    Alors ne croyez vous pas que si les bus sont améliorés, les gens viendraient de Mozinor en bus, pour manger chez vous ?

    Oh là, il faudrait qu’il y ait vraiment beaucoup plus de bus ! Et c’est pas dans les mentalités. Les gens sont vraiment liés à leur voiture. Ça ne peut pas se faire si vite. Et puis j’ai aussi une grande inquiétude sur la période des travaux. Personne n’a envie de manger devant des trottoirs boueux et défoncés, avec le bruit des marteaux piqueurs.

    (1) Le Poivron de décembre 2005 - site de VVV : http://montreuil.fubicy.org/plan-circulation-centre.htm

    (2) La rue Victor Hugo est théoriquement en stationnement interdit entre Rouget de Lisle et Gallieni, pour des raisons d’accès pompier, mais de fait, le stationnement y est permanent.

    Habitante (av. Jean Moulin)

    Marianne Berceot, de l’avenue Jean Moulin, est fort inquiète de l’augmentation de la circulation sur les voies de contournement. Elle redoute le bruit, mais encore plus la coupure avec le centre ville que représenterait une voie à grande circulation. « Je n’aimerais pas que Jean Moulin devienne comme l’avenue de la Résistance Aller à pied jusqu’au métro, chaque matin, 10 minutes de marche, c’est exactement ce qu’il me faut pour rester en forme, et c’est un immersion progressive dans la vie urbaine. Le trajet est agréable. Qu’en sera-t-il s’il me faut traverser une voie de contournement ? ». L’étroitesse de la rue Rapatel la rassure un peu, comme protection contre une trop forte augmentation du trafic. Elle y guette les constructions récentes, qui semblent indiquer que la mairie a définitivement renoncé à son projet d’élargissement. Favorable à la diminution de la circulation dans le centre, elle ne veut pas avoir à en payer le prix par une détérioration de son propre cadre de vie.

    Fabienne Vansteenkiste


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