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Un remonte-vélos à Montreuil ? Quand le maire l’avait annoncé, lors de l’inauguration du grand parking vélos de l’hôtel de ville, nous avions cru à un bluff, ce à quoi ce personnage est habitué. Quand Le Parisien du 12 octobre a confirmé l’intention du maire, on a hurlé de rire. Reprenant les mêmes arguments sur les difficultés du vélo à Montreuil (les pentes...) le maire a fait appel a fait appel à la société qui avait rénové le funiculaire de Montmartre et construit le téléphérique de Medellin en Colombie. Le maire a perdu le sens de la nuance en comparant la butte Montmartre et les montagnes de Medellin avec l’avenue Jean-Moulin. Et en voulant s’inspirer du système de Trondheim en Norvège, le seul tire-vélos existant. La côte est nettement plus pentue, et verglacée en hiver. Il s’agit d’un rail, intégré au bord du trottoir, avec un sabot "tire-pied" : le cycliste reste sur son vélo, et est tiré par le pied (voir croquis et photo). Ce système est souvent en panne : il suffit qu’un gamin s’amuse à mettre un peu de sable dans le rail... L’avenue Jean-Moulin est rarement utilisée par les cyclistes, et est très loin d’être la plus pentue de Montreuil (à comparer avec Désiré Préaux, Pépin, Blancs Vilains et Charles Delavacquerie). Même si le maire, lors d’un reportage à FR3, a prétendu qu’à son âge, les cyclistes devaient poser pied à terre à mi-pente de l’avenue Jean-Moulin. Ce maire a décidemment besoin de repos... Un usager habituel de vélo s’est livré à un calcul simple pour l’avenue Jean-Moulin : l a vitesse de croisière d’un remonte pente est de 7 km/h + temps d’arrêt + démarrage = moyenne de 6 km/h ! Un cycliste même fatigué peut monter une côte à pied à 4,5 km/h en tirant son vélo à la main. 300 mètres à 6 km/h = 3 minutes. 300 mètres à 4,5 km/h = 4 minutes. Un remonte-pente avenue Jean-Moulin ferait gagner 1 minute, un avantage dérisoire, pour un coût considérable. A Paris, les montées vers le Sacré-Cœur ou les hauts de Belleville sont plus conséquentes. L’expérience de Vélib’ montre que les usagers utilisent les vélos pour descendre, pas pour monter. Ce qui oblige à remonter les vélos en haut de Paris par des camionnettes électriques. Cela justifie-t-il des "tire-vélos" parisiens ? On peut douter que ce soit le meilleur système, même si l’adjoint (vert) de Delanoë s’est risqué à l’affirmer. La question de remonter en vélo dans le haut Montreuil est réelle, mais il est ridicule de vouloir la résoudre par un gadget bon pour l’image, mais peu efficace, coûteux, et contradictoire avec la simplicité d’usage que l’on attend du vélo. Patrick Petitjean |