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 Vous êtes ici: Accueil >  Sommaire des numéros parus >  N° 95 novembre 2007

Ecrire au poivron

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AGENDA / EN BREF:

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Site réalisé avec SPIP

        Leur foyer avait été rasé en juillet 1996

        Le Centenaire est toujours en forme

        Installés depuis octobre 96 dans une usine désaffectée, les anciens résidants du foyer Nouvelle France sont toujours là. Entamant leur onzième année de résidence rue du Centenaire, dans le quartier Chanzy, ils font preuve d’un esprit de résistance aucunement entamé

    Après avoir été expulsés du foyer Nouvelle France par la municipalité et cherché vainement un point de chute, les résidants se sont installés dans une ancienne usine de la rue du Centenaire. Leur association « des résidants de Nouvelle France » est devenue officiellement locataire des locaux, et comme dans beaucoup de baux, le propriétaire prend en charge les gros travaux - murs et toiture- et les travaux intérieurs sont assurés par les locataires. Comme dans les autres foyers, les résidants ont à leur disposition salle commune, réfectoire, cuisine, lieux où dormir, sanitaires, mais sans les normes d’accueil de travailleurs célibataires qui devraient être celles de tout foyer. (On sait qu’elles sont loin d’être respectées à Bara). Ce qui fait que le foyer du Centenaire n’est pas reconnu comme un foyer. Et que ceux des résidants qui pourraient bénéficier de l’APL n’en bénéficient pas.

    Un fonctionnement mutualiste

    Sur une population qui compte aux alentours de 120 personnes - il est veillé à ce que le nombre de résidants ne soit jamais excédentaire - environ 80% sont des anciens de Nouvelle France. Les 20% restant sont des jeunes ayant remplacé des retraités. Le loyer est identique pour tous, et un système d’entraide mutuelle a été mis en place pour assurer, en cas de coup dur, le loyer d’un résidant sans travail, des travaux imprévus, mais aussi le nettoyage et le thé offert au rédacteur du Poivron. Les retraités qui ont décidé de rester au foyer se font un honneur de payer, eux aussi, leur quote part de loyer. Le tout est structuré par quatre délégués issus de quatre cantons du cercle de Yélimané dont sont originaires les résidants, et par les anciens, ce qui a pour effet, après discussion, de résoudre tout problème ou conflit par consensus.

    A la rencontre du quartier

    Une rencontre avec le conseil de quartier Bas Montreuil Chanzy a permis à l’association du Centenaire (association des résidants de Nouvelle France) de participer à la journée des associations, fin novembre au marché de la Croix de Chavaux. Expérience positive. Et les nouveaux liens qui se tissent entre le conseil de quartier et le foyer lui permettent de sortir de sa quasi clandestinité pour s’ouvrir sur le quartier. Une fête est envisagée ainsi qu’une participation aux prochains repas de quartier. Ainsi les résidants ne se rendent plus au métro en baissant la tête mais sont heureux de croiser des connaissances du quartier en allant travailler.

    Abandonnés par les pouvoirs publics

    Mais cette reconnaissance du quartier de suffit pas à masquer l’absence de reconnaissance de la municipalité, des services sociaux, des pouvoirs publics. Ces résidants sont abandonnés de tous. Originaires du cercle de Yélimané, ils ont du mal à comprendre que la municipalité soit présente là-bas, et que eux soient transparents ici. Alors que reconstruire un petit foyer de 150 places ne devrait pas être une performance insurmontable pour Montreuil.

    Claude Reznik


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