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 Vous êtes ici: Accueil >  Sommaire des numéros parus >  N° 94 octobre 2007

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        Montreuil spoliée par l’INSEE ?

        Donnez-nous des sans-abris !

        Les sans abris et les résidants en foyer, ça peut rapporter gros au budget d’une ville. Qui l’eut cru.

    D’autant plus que la politique municipale manifeste surtout de l’égoïsme, stigmatisant le trop grand nombre de foyers, mettant l’accent sur le poids des charges que ces habitants font peser sur la ville, et insistant sur “une meilleure répartition” entre toutes les communes. Une manière polie de dire : allez voir ailleurs. La critique par la ville des chiffres du recensement INSEE de 1999 met en lumière cette curieuse contradiction.

    Depuis 2000, le maire conteste les 90 735 habitants attribués par l’INSEE, en net recul sur le précédent recensement. Il conteste surtout la méthodologie de l’INSEE pour les résidants en foyer (il y a 7 grands foyers à Montreuil) et les sans-abris :

    — Le nombre de sans-abris (128 selon l’INSEE, mais 548 étaient domiciliés dans des associations à Montreuil),

    — Le nombre de résidants en foyer (2200 selon l’INSEE-1999, mais 4423 selon l’INSEE-2005, alors que le taux d’occupation est stable).

    Le recensement se fait, depuis 2004, annuellement, à partir d’un échantillon d’immeubles tirés au sort. Au bout de 10 ans, tous ont été recensés, et de nouveaux chiffres officiels sont calculés. Entre temps, ce ne sont que des estimations.

    La ville de Montreuil a boycotté le recensement de janvier 2004, contestant aussi le coût de l’opération à charge de la commune, avant de rentrer dans le droit chemin les années suivantes. Celui de janvier 2005 donne Montreuil juste au-dessus de 100 000 habitants, celui de janvier 2006 est en dessous de ce chiffre, mais celui de janvier 2007 approcherait les 110 000 habitants.

    Les enjeux financiers sont importants, une partie des recettes de la ville étant versée par l’État sur la base du nombre d’habitants. Le chiffre officiel reste de 90 735 jusqu’au 1er janvier 2009. Le maire estime que Montreuil comptait en réalité autour de 95 000 habitants en 1999, et aurait donc été “spoliée” de 2,5 millions d’euros (chiffre cumulé) de 2000 à 2007. Il se retourne contre l’INSEE pour les récupérer.

    On aimerait que la municipalité de Montreuil porte autant d’attention aux habitants qui résident en foyer et aux sans-abris qu’à l’argent de l’État qu’ils rapportent au budget de la ville.

    Patrick Petitjean


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