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 Vous êtes ici: Accueil >  Sommaire des numéros parus >  Année 2005 >  N° 72 Juin 2005

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        EQUILIBRISME BANCAL

        Un vrai-faux jumelage

        En début d’année, la municipalité de Montreuil s’est engagée dans des accords de coopération avec la ville de Modi’in (60 000 habitants) en Israël et le village palestinien de Beit Sira (3 000 habitants).

    Ces deux localités sont voisines de quelques kilomètres bien que séparées par la ligne verte. Beit Sira est un village agricole qui a perdu 88% de ses terres depuis 1948, au profit de colonies de peuplement israéliennes, illégales du point de vue du droit international. Avec trois autres villages, Beit Sira se trouve dans une enclave, séparé du reste de Palestine par le Mur, que le maire peut contempler de sa fenêtre tous les matins.

    La décision de construire la ville nouvelle de Modi’in date du milieu des années 90, et celle-ci n’a une existence administrative que depuis 2000. Les colonies, quant à elles, ont connu un développement considérable ces quinze dernières années. Réunies avec Modi’in, elles sont destinées à devenir (avec 250 000 habitants espérés) la quatrième ville d’Israël.

    Pour Beit Sira, l’avenir est sombre. Enclave ceinturée par le Mur, ayant perdu toutes ses terres agricoles, sans aucune route pour se relier au reste de la Palestine - et même à Israël, quelles peuvent être les perspectives pour les habitants de ce village ?

    Derrière l’écran de fumée de "l’évacuation de Gaza" toute la Cisjordanie est ainsi dépecée. Le Mur de l’apartheid et l’extension des colonies continuent plus que jamais de grignoter et morceler le territoire du futur État palestinien. Tandis qu’on exige du gouvernement palestinien qu’il démantèle les groupes de résistance, on enferme le peuple palestinien derrière le Mur et on lui enlève ses moyens de subsistance.

    Pour Montreuil-Palestine, dont l’un des militants a pu, au cours du mois de mars dernier, se rendre compte sur place de la catastrophe que représente cette situation pour la population palestinienne, cette coopération parallèle soulève de lourds problèmes. Telle qu’elle est présentée dans le journal municipal, on peut penser qu’il s’agit d’une coopération tripartite. Or rien n’est plus faux : les délégations israélienne et palestinienne ne se sont pas rencontrées lors de la signature des accords à Montreuil. Elles sont venues à des moments différents, comme en témoignent les couleurs changeantes de la veste et de la cravate du maire sur les photos de Montreuil Dépêche Hebdo.

    Montreuil-Palestine voit dans le jumelage avec Modi’in, une caution de fait apportée à l’annexion d’une grande partie des terres des villages palestiniens voisins et en particulier de Beit Sira par les colonies et grâce au tracé du mur.

    S’agit-il encore une fois d’un "coup politique" gambergé sans en imaginer les conséquences et les implications, pourtant prévisibles ? CR

    L’association Montreuil-Palestine organise une soirée de présentation du voyage organisé en mars 2005 à Qalquilya, avec la "caravane de résistance artistique en zone de conflit", le 22 juin 2005 à 19h30 à la Maison des Associations, 35 avenue de la Résistance. A cette occasion se tiendra un débat sur le jumelage.

    Qalquilya : Aucun bilan n’a été tiré de l’abandon du jumelage de Montreuil avec Qalquilya, ville palestinienne de 40 000 habitants aujourd’hui encerclée par le Mur, et entièrement privée de ses terres ? On dit qu’il aurait été presque impossible d’avoir des contacts avec le maire de Qalquilya. Pourtant selon des sources bien informées, celui-ci était présent à Paris - et même à Bagnolet - en octobre 2004, à l’occasion d’une conférence sur les problèmes de l’eau.


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