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 Vous êtes ici: Accueil >  Sommaire des numéros parus >  N° 93 septembre 2007

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        Frémion plus révolutionnaire qu’un facteur ?

        La révolution écologiste

        Yves Frémion est un personnage atypique. Ecrivain (il a notamment écrit des poésies et des polars), il est depuis 2004 conseiller régional Vert d’Ile-de-France.

    Son dernier livre, Histoire de la révolution écologiste ; s’ouvre sur les 75 penseurs et pionniers de l’écologie moderne, depuis Elisée Reclus jusqu’à René Dumont, en passant par Félix Guattari, Jacques Ellul et André Gorz. Les gauchistes en mai 68 rateront dans l’ensemble le coche de l’écologie politique. Seul le Parti socialiste unifié (PSU) s’y mettra. Citons par exemple Huguette Bouchardeau, Brice Lalonde, Alain Lipietz, Jean-Jacques Porchez, Claude-Marie Vadrot. L’Organisation communiste des travailleurs, née en 1976, fille du léninisme, verra beaucoup de ses membres adhérer aux Verts.

    Yves Frémion nomme Pierre Fournier comme premier théoricien du mouvement écolo. C’est lui qui, avec Prémilieu, organise la première manif écologiste, les 10 et 11 juillet 1971 à Bugey. La même année démarre la longue lutte (dix ans) du Larzac, animée, entre autres, par les paysans Verts Gérard Galtier, Alain Desjardin et Léon Maillé. C’est aussi en 1974 que naissent les Amis de la Terre (RAT). En 1974, à la présidentielle, l’agronome René Dumont est le premier candidat du jeune mouvement. Brice Lalonde va le supplanter dans l’opinion publique. Une femme, cependant, Solange Fernex, sera tête de liste aux européennes de 1979, à la tête d’un éphémère Mouvement écologiste (ME).

    Lalonde sera le candidat d’union des écologistes à la présidentielle de 1981. Il obtient 3,90 %. C’est sans lui que seront créés les Verts en 1984. Aux européennes de 1984, Brice Lalonde les concurrence avec sa propre liste, Entente radicale et écologiste. Après la victoire interne, en 1986, d’Antoine Waechter ; adepte du "ni-ni" (inventé par Lalonde), c’est lui qui est candidat des Verts à la présidentielle de 1981. L’année suivante, il mène la liste aux Européennes, faisant un bon score, 10,6 %.

    Cependant, Lalonde ne s’avoue pas vaincu. Il crée, en décembre 1990, Génération Ecologie (GE), mélange de socialistes, d’ex-PSU, de centristes et d’écolos modérés. Le tout financé par l’Elysée. Les régionales de 1992 placent les Verts et GE à égalité. Mais c’est la Verte Marie-Christine Blandin qui crée la surprise en devenant présidente de la région Nord-Pas-de-Calais. Les écolos obtiennent 11 % aux législatives de 1993 et zéro élu. Certains socialistes lancent en 1994 les assises de la transformation sociale avec les refondateurs communistes et les "voynettistes" désormais majoritaires chez les Verts.

    La suite du livre est mieux connue : rapprochement des Verts avec les amis de Noël Mamère (ex-porte-parole de GE), six élus dans l’Assemblée nationale en 1997, Dominique Voynet ministre la même année, Dany Cohn-Bendit tête de liste aux européennes de 1999, cacophonie avec l’échec de la candidature interne d’Alain Lipietz à la présidentielle 2002, qui sera remplacé par Noël Mamère (bon score : 5,25 %), succès aux régionales et aux européennes, divergences énormes sur le traité constitutionnel affrontement Cochet -Voynet pour la présidentielle (c’est cette dernière qui l’emporte, d’un cheveu).

    "La révolution écologiste est là, conclut Frémion. Ceux qui subissent depuis si longtemps le pillage et la dévastation de la planète savent que leur mince espoir passe par cette révolution. Il est temps, après avoir constaté que les écologistes n’avaient pas tort depuis trente ans, de leur donner enfin raison."

    .Jean-Louis Peyroux

    Yves Frémion : Histoire de la révolution écologiste. Editions Hoëbeke, 398p., 19 euros


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