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 Vous êtes ici: Accueil >  Sommaire des numéros parus >  N° 93 septembre 2007

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        Floriane parle de son travail d’actrice

        Naissance des pieuvres

        Le film, sorti le 15 août, a été trois semaines à l’affiche du Méliès. Il est encore visible dans certaines salles parisiennes. Allez-y avant qu’il ne soit trop tard....

    C’était en mai 2006, j’étais en terminale et je me préparais à passer mon bac. A cette époque je n’avais presque plus de contact avec le milieu du cinéma puisque, après avoir tourné en 2001 dans « Les Diables » de Christophe Ruggia, j’avais décidé de me consacrer avant tout à mes études. J’avais alors un agent et pas mal de propositions de scénario, mais j’ai décidé de rompre les liens, le temps de réfléchir à ce que je voulais. Il ne restait que Christel Barras, la directrice de casting qui m’avait repérée sur « Les Diables » pour me rappeler périodiquement. Lorsqu’elle m’a appelée pour me faire lire le scénario de « Naissance des Pieuvres » j’ai senti que le projet lui plaisait vraiment. J’ai lu, j’ai adoré. Puis je suis allée passer le casting et le hasard a fait que j’ai fait les premiers essais avec Pauline Acquart, qui allait par la suite tenir le rôle de Marie. Le même jour, j’ai rencontré Céline Sciamma, la réalisatrice. Nous nous connaissions à peine, mais nous sentions intuitivement que cette rencontre allait changer notre vie.

    Quelques semaines plus tard nous allions nous retrouver toutes les trois avec Louise Blachère qui incarne le personnage d’Anne, dans une petite salle rue St Roch, pour un mois de répétition. Pendant cette période, nous avons travaillé nos personnages en dessinant puis affinant leurs caractères, leurs démarches et leurs rapports aux autres. Trouver l’allure de Floriane, son assurance, lui trouver une psychologie ont constitué une bonne partie du travail préparatoire. Parallèlement à cette recherche sur le personnage en lui-même, nous tissions les relations entre elles, notamment par le biais de nombreux exercices de contact. Ces derniers étaient particulièrement importants, car ils ont contribué à mettre en place cette atmosphère empreinte d’une forme d’érotisme muet qui imprègne le film.

    Pendant ce temps, j’arpentais avec ma coach de natation synchronisée les piscines de la banlieue Est. Nous nous rendions le matin pour des séances de 3 ou 4 heures dans des bassins souvent bondés. Faire des longueurs, apprendre le rétropédalage, le maintien hors de l’eau, en faire des longueurs jusqu’à en attraper des crampes. Sourire. Passer des heures entières sur un mouvement, répéter indéfiniment. Toujours sourire. Parfois à bout de force de frustration et d’effort. Tous les maîtres nageurs nous connaissaient, et parfois les gens nous observaient, mi amusés mi fascinés. C’était un peu humiliant. Je débutais, mes mouvements n’avaient aucune structure, et mon sourire ne parvenait pas à cacher l’effort. Mais j’étais poussée par l’envie de bien faire. Je progressais. Lorsque je suis arrivée sur le tournage, j’appréhendais cependant le fait d’être intégrée à un groupe de nageuses. Et puis ça c’est fait tout seul, à un moment il fallait tourner, il fallait y aller, je me suis jetée à l’eau. Mission accomplie.

    Adèle Haenel

    résumé du film

    L’été quand on a 15 ans. Rien à faire si ce n’est regarder le plafond. Elles sont trois : Marie, Anne, Floriane. Dans le secret des vestiaires leurs destins se croisent et le désir surgit. Si les premières fois sont inoubliables c’est parce qu’elles n’ont pas de lois.


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