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 Vous êtes ici: Accueil >  Sommaire des numéros parus >  N° 93 septembre 2007

Ecrire au poivron

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AGENDA / EN BREF:

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Site réalisé avec SPIP

        Coup d’arrêt aux nuisances sur les MAP ?

        BMR sous pression préfectorale

        Depuis des années des entreprises nuisantes sont installées dans les murs à pêches, et les habitants souffrent de la poussière, de la pollution, du passage incessant de camions de 35T, au mépris de la légalité.

    La municipalité, complaisante, a laissé faire. La dégradation du site permet de présenter sa transformation en zone pavillonnaire comme la seule solution. Mais la mobilisation des habitants, avec l’ADHM (Association de Défense des Habitants de Montreuil) vient de faire bouger - enfin - la Préfecture .

    Miracle de la télévision

    Les habitants ont frappé un grand coup. Ils ont réussi, après des mois de mobilisation, à alerter la presse, avec, fin juin, un reportage à FR3 et dans les grands médias nationaux... Et, miracle, la municipalité découvre soudain l’existence de ces nuisances... En réponse à une question orale des élus écologistes, se faisant l’écho des riverains, l’élue du quartier promet en conseil municipal du 28 juin que la ville va faire expulser les entreprises, revoir le plan de circulation, analyser les poussières et les sols... On en est ravis... mais sceptiques.

    Un engrenage vertueux ?

    L’ADHM ne s’est pas contentée de cette promesse, et a poursuivi les interventions auprès du Préfet et des services de l’environnement. Plusieurs journaux se font l’écho du problème début juillet : La Croix, Libération, Le Monde, Paris-Observateur. Préfecture et municipalité doivent bouger. Mi-juillet, le Préfet publie un arrêté enjoignant BMR de cesser ses activités illégales et de remettre le site en l’état. Quand Le Parisien du 21 juillet annonce cet arrêté, il se fait aussi l’écho des commentaires du maire : “tant que le quartier ne sera pas aménagé, les dépôts sauvages ne pourront pas être maîtrisés”. C’est toujours la même rengaine de l’impuissance de la municipalité, Et le maire présente encore le départ de BMR comme la première phase de la mise en œuvre du projet municipal d’aménagement des MAP, en attendant l’arrivée du tramway. On ne saurait mieux manifester sa volonté d’attendre, d’attendre encore, et d’en faire le moins possible. La municipalité ne fait maintenant que subir, et suivre, la mobilisation des riverains et les décisions préfectorales, et doit mettre la pédale douce sur sa complaisance à l’égard des entreprises nuisantes.

    BMR, ce n’est pas fini.

    La décision du Préfet n’est pas la fermeture du site, c’est seulement une injonction de se conformer à la loi. Aujourd’hui, début septembre, BMR est toujours là. Une nouvelle inspection du service de l’environnement vient d’avoir lieu pour voir où en est la remise aux normes. La noria de camions continue. Des traces de plomb ont été trouvées dans un bungalow voisin par les services d’hygiène de la mairie. BMR finasse depuis 10 ans, époque où elle s’appelait SLB (même gérant, même adresse), une nébuleuse d’entreprises où on trouvait aussi Jurquet, rue Saint-Antoine, de l’autre côté de l’autoroute, déjà contrainte de fermer il y a plusieurs années.

    Au-delà de BMR BMR ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt. D’autres entreprises sont fortement nuisantes et n’ont pas leur place à proximité d’un site classé. L’ADHM a déposé une plainte en juillet auprès de la Préfecture, contre “la Francilienne d’Assainissement” et ses activités de nettoyage de cuves d’excréments en plein air rue Nungesser. La société SBR, filiale d’Eurovia, entrepose et transporte des blocs de béton pour la signalisation des travaux routiers, utilisant des camions de plus de 20 tonnes. Ainsi également du site de la SITA, une filiale de Suez. Dominique Voynet est intervenue en juillet auprès du Préfet pour une stratégie globale de résorption de ces nuisances.

    On est encore loin de la sauvegarde du site, mais 1 an de mobilisations de l’ADHM a déjà fait plus que 10 ans d’inactions de la municipalité.

    Patrick Petitjean

    Le maire étale sa bile

    Suite à l’arrêté préfectoral, le maire s’est fendu, le 26 juillet, d’une réponse aux signataires de la pétition qui avait soutenu les riverains. Mauvais joueur, dans une tonalité vengeresse, il s’en prend à tout le monde. Il s’en prend d’abord à Mireille Ferri, vice-présidente verte du conseil régional, en charge du SDRIF (Schéma régional d’aménagement), accusée de vouloir urbaniser les MAP. Mensonge absolu : Mireille Ferri essaie avec le SDRIF de protéger les MAP, confrontés à la volonté du maire et du conseil général de faire du plateau de Montreuil un zone prioritaire à urbaniser.

    Il s’en prend aux riverains, accusés de s’opposer à la volonté majoritaire des Montreuillois qui se seraient manifestés lors de dizaines de réunions. Mensonge total : la question des MAP était noyée dans le POS, avec les habituelles réunions formelles et peu démocratiques.

    Il fait état, tel un épigone attardé de Stakhanov, de la liste des 10 lettres envoyées (sans résultat) au Préfet sur le sujet... en 10 ans. Cela mérite un éclat de rire, car cela montre surtout son inaction, si on compare avec l’activisme débridé pour s’opposer à l’arrivée d’un service de Bercy à Montreuil, avec une dizaine de manifestations en 3 mois au début 2007.

    Il s’en prend à l’État coupable (selon lui) d’avoir classé une zone peu cohérente dans les MAP, alors que la zone finalement retenue, et les retards du classement, ont comme source son opposition au classement. Il s’en prend à l’État, coupable selon lui de refuser tout financement, alors qu’il est le responsable du retard de la commission de suivi du classement (il a fallu l’intervention de Dominique Voynet l’an passé), mise en place en 2007, qu’il a refusé de suivre les recommandations de la Commission des sites, qu’il a refusé de mettre sa quote part pour l’entretien des murs dans la zone classée.

    Il s’en prend enfin à l’ADHM, accusée de ne pas avoir proposé un plan de circulation sur le site.

    C’est la lettre de quelqu’un manifestement vexé, dépassé par la mobilisation et qui a perdu le contrôle de la situation.

    P.P.


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