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 Vous êtes ici: Accueil >  Sommaire des numéros parus >  N° 92 juin 2007

Ecrire au poivron

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AGENDA / EN BREF:

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        Le devenir des MAP se joue au quotidien, maintenant

        Permis de polluer ?

        Les entreprises polluantes, installées dans le cœur des Murs à Pêches (MAP), développent impunément leurs activités, sûres qu’elles semblent être de l’appui de la mairie. Les habitants du quartier se mobilisent pour défendre tant leur santé que le patrimoine constitué par les murs.

    L’ambiance a été chaude le mardi 5 juin, à l’extrémité est de la rue Saint-Antoine, quand, sans information préalable, les services municipaux sont venus installer des blocs de béton, pour la transformer en impasse.

    Cette rue est déjà coupée en deux depuis de longues années par l’autoroute A186, contre laquelle elle vient buter en deux impasses, avec des problèmes majeurs : dépôts sauvages de gravats et d’ordures, insécurité, etc. La partie est de la rue restait ouverte à la circulation en double sens, entre la rue de la Nouvelle France et la rue du Clos des Arachis. Ouverte, mais interdite aux camions de plus de 3,5 tonnes, comme la rue de la Nouvelle France. Cela n’empêche pas des camions beaucoup plus gros de les emprunter, au sortir de l’autoroute A 186, pour desservir les entreprises présentes le long de cette portion de la rue Saint-Antoine.

    C’est un secteur que la municipalité laisse à l’abandon, le temps de pouvoir imposer son projet d’urbanisation. Le classement d’une partie de ce secteur des MAP n’a rien changé à la politique municipale. Il est même légitime de se demander si la dégradation n’est pas, volontairement, encouragée par la municipalité pour justifier ses projets d’aménagement. Attirées par l’aspect "zone délaissée", des entreprises, toujours plus nombreuses, sont venues y développer des activités de stockage de matériel de travaux, de tri, voire traitement, de gravats et déchets, provenant notamment des démolitions sur la ville.

    Leurs activités se sont accrues ces derniers mois, entraînant une circulation supplémentaire de camions, et ont changé : les tas de déchets ont augmenté de volume, une broyeuse installée, avec des conditions d’hygiène inquiétantes pour ceux qui y travaillent comme pour les riverains.

    Politique de Gribouille

    De nombreuses pétitions ont circulé, souvent sans réponse, dans les quartiers Saint-Antoine et Clos-des-Arachis pour dénoncer cette situation. A la suite d’une réunion avec les habitants de ce deuxième quartier en mai, le maire a pris la décision de créer une nouvelle impasse en bloquant le passage entre les deux quartiers rue Saint-Antoine. Un quartier était protégé, et l’autre encore plus pollué : une manière usuelle du maire pour chercher à monter les habitants les uns contre les autres.

    Le matin du 5 juin, au vu des travaux en cours, les riverains sont accourus sur les lieux, en protestant. Ils ont pris des photos, ce qui n’a guère été du goût des responsables municipaux présents. Les blocs de béton empêchaient même le passage des voitures. L’après-midi, les services municipaux revenaient pour espacer les blocs et permettre aux voitures de passer. En fin d’après-midi, une des sociétés présentes sur le site les espaçait encore plus pour faire passer ses camions. Les plots ont été remis en place le 13 juin par les services de la ville.

    Il semblerait - mais toujours en l’absence de concertation et même d’information - que la ville et le conseil général aient décidé d’aménager l’arrivée de l’autoroute A186, dès cet été, pour permettre aux camions de tourner de l’autoroute vers la rue de la Nouvelle France, et rejoindre ensuite leurs entreprises vers la rue Saint-Antoine. Cet aménagement, très coûteux, réduirait la circulation dans une partie de la rue de la Nouvelle France, mais au prix d’une pérennisation et facilitation des activités des entreprises polluantes.

    Tupperware

    Les riverains refusent cette solution. Ils exigent l’arrêt immédiat et définitif des activités dangereuses pour le quartier et pour ses habitants. Ils sont venus le dire de vive voix au maire, lors d’une réunion "tupperware" qu’il organisait chez des amis pour sa campagne électorale. Une confrontation animée, mais pacifique .

    Depuis la mobilisation "drapeaux blancs", il y a plus d’un an, dont Le Poivron avait parlé, la mobilisation s’amplifie dans le quartier. Les habitants ont reconstitué l’ADHM (Association de Défense des Habitants de Montreuil) qui avait obtenu au début des années 1990 l’annulation par le tribunal administratif des projets municipaux, et était en veilleuse depuis. Cette fois encore, ils ont bien l’intention de ne pas laisser le maire poursuivre le saccage de cette zone.

    Patrick Petitjean


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