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 Vous êtes ici: Accueil >  Sommaire des numéros parus >  N° 91 Mai 2007

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AGENDA / EN BREF:

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        Tisser des liens entre le foyer et le quartier

        Le Centenaire s’ouvre

        Le conseil de quartier Marcel / Chanzy vient de rencontrer les résidants du “foyer” du Centenaire fin avril. Après quelques rencontres informelles, il avait été décidé d’une rencontre publique au centre Jean Lurçat.

    Une vingtaine de personnes étaient donc présentes et là encore, des têtes nouvelles. Force est de constater que depuis sa création, le conseil de quartier attire constamment de nouvelles personnes attirées par tel ou tel projet.

    Les 7 résidants du “Centenaire” présents sont tous originaires de la même région du Mali et ont la même langue maternelle, le Soninké. Installés au “Centenaire” depuis 1996, ils rappellent les circonstances de leurs installation. Le foyer de la Nouvelle France qu’ils habitaient alors doit être démoli pour insalubrité. Un certain nombre d’entre eux refusent les conditions de relogement. Ils vont alors se retrouver à la rue. Le ton ne se veut surtout pas polémique par rapport au passé “avec le programme municipal du PADDY (programme agricole de développement durable), la mairie mouille sa chemise pour nous, il faut les soutenir”

    “Pour nous le plus important, c’est de pouvoir vivre en communauté car ainsi, nous supportons collectivement les frais. Si certains sont au chômage, par exemple, nous les aidons. Si nous sommes relogés par groupe de 40, ce n’est pas suffisant pour que cette entraide fonctionne. Nous devons être une centaine au minimum. Nous avons toute une organisation avec une caisse commune. Et nous envoyons des aides pour les familles restées au pays”.

    Une intervenante suggère “ce qu’il faudrait, c’est développer des entreprises sur place”, une autre, ayant suivi l’histoire du foyer Nouvelle France depuis le début rappelle que les aides aux exportations nous permettent de vendre nos produits moins chers que ceux produits sur place.

    Devant l’impuissance confuse qui apparaît, la discussion se fait plus précise : “Comment vivez vous ?, Y a-t-il des familles au foyer ?”

    Il y a actuellement 210 personnes, salariés, mais il n’y a pas la place pour les familles, nous rentrons une fois par an pour les voir au pays. Nous recherchons un accord entre le propriétaire et la Mairie pour agrandir ou améliorer l’espace, mais on attend toujours.”

    C’est un espace privé loué qui n’est pas un foyer officiel qui pourrait bénéficier des aides nécessaires pour la mise aux normes.

    “Et concrètement, qu’est ce qu’on peut faire pour vous aider ?”

    “Est-ce que vous voudriez par exemple une amélioration des plantations dans la rue, des bancs ?...”

    Une intervenante rappelle que la situation d’urgence concerne sûrement les sanitaires, comme c’est le cas au foyer Bara. Elle fait partie du conseil de quartier du Bas-Montreuil qui s’est engagé fortement depuis 2005 pour appuyer la rénovation des sanitaires sur ce foyer.

    Bref, l’échange est cordial et sera suivi d’un pot. Pourtant, la question essentielle “qu’est-ce qu’on peut faire pour vous ?” demeure sans réponse de la part des résidants, comme si, lassés des promesses des politiques et surtout conscients de la fragilité de leurs situations, ils préfèrent répondre par une autre suggestion : “Il faut que vous veniez voir par vous mêmes”.

    Ainsi s’est dessinée une discussion amicale, par petites touches où la pudeur des propos laisse la place à une invitation, seule possibilité d’engager, en sachant de quoi on parle, un lien véritable. Cette invitation constitue en même temps une mesure de la motivation réelle du conseil. Rendez-vous est donc pris le samedi 12 mai, projet à suivre...

    Claire Loupiac


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