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 Vous êtes ici: Accueil >  Sommaire des numéros parus >  N° 91 Mai 2007

Ecrire au poivron

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AGENDA / EN BREF:

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Site réalisé avec SPIP

        La vraie vie des habitants des murs a peches

        Halte au saccage

        Las de voir leurs conditions de vie se dégrader, débordés par l’ampleur des investigations nécessaires, les habitants des MAP ont lancé un appel à l’aide. C’est leur histoire, une histoire en marche. Larges extraits de l’appel.

    C’est l’histoire d’un quartier au bout de la butte de Montreuil, un ancien quartier maraîcher avec des jardins en friche, coincé entre les zones industrielles et l’autoroute, faisant partie d’une zone urbaine réglementée sans activités. Ce quartier tranquille et original se transforme « à vitesse grand V » en un véritable cauchemar.

    Nous sommes confrontés à une recrudescence vertigineuse des nuisances qui perdurent pourtant depuis plus de 10 ans et cela malgré nos nombreuses protestations. Nous détenons sans doute le record de concentration d’entreprises nuisibles sur un périmètre aussi restreint.

    Nous avons entre autres, la déchetterie municipale (il faut bien qu’il y en ait une) ; le problème est que, lorsqu’elle est fermée, les déchets sont déversés dans les rues et qu’ils y restent.

    Les doubles semi-remorques de La SBR (société qui transporte et stocke les cloisonnages en béton que l’on voit sur les autoroutes lors des travaux), remplis de ces énormes plots en béton, vont et viennent dans nos rues, jour et nuit (les chantiers autoroutiers se montent et se démontent surtout la nuit).

    Mais, il y a pire : certaines parcelles ont été louées à des sociétés qui y pratiquent du tri de déchets à même le sol et à l’air libre au milieu des habitations (cf : photo). Cela représente entre 50 et 100 camions bennes tous les jours, bâchés ou non, transportant tout et n’importe quoi et qui se croisent dans nos rues.

    Les piétons et les enfants ne sont plus en sécurité, les camions ne peuvent se croiser qu’en montant sur les trottoirs quand il y en a...

    Poussière l’été, boue l’hiver. Nos rues ne paraissent même plus goudronnées, d’énormes trous s’y creusent régulièrement, la signalisation y est sans cesse détériorée, nos maisons se fissurent, nos canalisations explosent et nous respirons un air plein de particules inconnues (de nous, en tout cas). La boue, les déchets débordants des parcelles, les murs en pierres qui s’écroulent sous cet intense trafic font que notre quartier ressemble de plus en plus à une banlieue de Caracas ou de Beyrouth.

    Quelqu’un qui dégrade (casse, détériore, endommage) un bien public (et un quartier en est un) n’a-il pas de comptes à rendre ?

    De quel droit nous a t-on ôté notre qualité de vie ?

    N’avons-nous pas nous aussi droit au respect et à la dignité ?

    Notre quartier bien que populaire était agréable à vivre, les maraîchers nos ancêtres, savaient allier rentabilité avec respect de l’environnement et des habitants. Une partie de notre quartier, grâce à son passé horticole particulier, a été classée en 2003 « sites et paysages » mais même ces parcelles-là sont aujourd’hui, non pas protégées, mais consciencieusement saccagées.

    Depuis 1991 des habitants se battent contre l’inégalité qu’engendre de telles nuisances :

    Nos actions ont permis l’expulsion d’une de ces entreprises, de nouvelles sont apparues, mais l’adresse sociale reste la même...

    Certaines entreprises n’ont pas d’autorisation pour trier les déchets et d’ailleurs quels types de déchets ?

    Régulièrement des camions repartent avec des déchets recouverts d’une fine couche de terre... Que cache t-elle ?

    Notre quartier est en train de devenir une décharge plus ou moins officielle et cette situation perdure, dans des rues interdites aux + de 3,5 T et au milieu d’un site classé.

    Nos plaintes ont même abouti, il y a quelques années, à des arrêtés préfectoraux qui n’ont jamais été respectés.

    Nous vivons en otages dans une zone de non droit.

    Nos conditions de vie sont bien connues des autorités locales, dernièrement nous avons adressé à la mairie ainsi qu’aux divers services et ministères concernés une pétition de plus de 140 signataires contre les nuisances engendrées par ces entreprises de tri de déchets et autres BTP.

    Nous avons également montré notre mécontentement par l’opération draps blancs où chaque habitant a accroché un drap blanc à sa façade.

    Aujourd’hui nous avons besoin d’une aide extérieure et médiatique pour arrêter le saccage qui s’accélère, mener les investigations nécessaires et nous aider à faire valoir nos droits à vivre décemment dans ce quartier que nous aimons et qui est le nôtre.

    Le Collectif des Habitants des Murs à Pêches de Montreuil Contacts : Catherine LUSSO 06 23 78 18 35 et Véronique ILIÉ 01 48 59 02 45

    Une date à retenir dès aujourd’hui : le 7ème festival des MAP, le samedi 16 et le dimanche 17 juin. A venir dans le prochain Poivron.


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