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 Vous êtes ici: Accueil >  Sommaire des numéros parus >  N° 90 avril 2007

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        Mais qui donc pourra mettre en oeuvre ces perspectives ?

        L’avenir en vert

        Quatre aspects-clés du développement durable : l’alimentation, les déchets, l’énergie et les transports, sont illustrés dans un livre.

    74 % des volailles, 50 % de la viande de porc, 43 % de la viande de bœuf et 68 % des œufs vendus en France sont produits par des méthodes industrielles. L’agriculture est devenue productiviste, les fongicides et les herbicides ont entraîné une surcharge d’engrais chimiques. Les OGM ont envahi l’alimentation, « or les études actuelles ne permettent pas de garantir leur innocuité ». De plus, les OGM empêchent les paysans de réensemencer leurs récoltes. Or, 86 % des Français (selon un sondage CSA-Greenpeace publié par le Parisien le 15 septembre 2006) sont contre ceux-ci dans leur assiette.

    L’agriculture est responsable de 25 % des émissions de gaz à effet de serre, selon Pierre Radanne : un repas moyen parcourt aujourd’hui 3 000 kilomètres ! Trois modes de production agricole sont proposés pour préserver l’environnement. Si l’agriculture durable et l’agriculture biologique correspondent bien à ce souci, que penser de l’agriculture raisonnée, prônée par l’industrie agroalimentaire, qui consiste à « polluer moins pour polluer plus longtemps » ? Le budget publicitaire de l’agroalimentaire était, en 2003, de 1,3 milliard d’euros, un chiffre à comparer avec celui du programme national Nutrition Santé des fruits et les légumes qui n’était que de 6 millions d’euros. Cependant, des villes, des départements et des régions se sont engagés dans la restauration biologique ou locale dans les écoles. Un exemple à suivre : celui de la Bretagne dont la Région soutient : le remplacement du soja OGM par l’herbe et les protéagineux, les agricultures durables, les coûts de certification en agriculture biologique, un plan de communication sur les produits bio.

    Les déchets sont « le miroir de notre société » affirme l’ouvrage. Chaque habitant en France produit 420 kilos de déchets par an ! Il faut préférer le durable au jetable, insistent les auteurs « Les produits à usage unique vous coûtent cher et augmentent votre facture de traitement des déchets. D’où la campagne de l’ONU, depuis 2002, sur le thème « 3 R : réduire, réutiliser, recycler ». Le livre fait alors la part belle aux initiatives locales et industrielles pour aller dans ce sens.

    Les déplacements sont dans le collimateur des auteurs : « halte au tout-routier », écrivent-ils. En France, en 2004, 64 % des crédits publics sont allés à la route, 15 % au rail, 10 % aux transports collectifs et 1 % aux voies navigables. Néanmoins, de nombreux exemples (Brest, Morlaix, Quimper, Nantes, Paris) montrent qu’on peut inverser la tendance dans l’Hexagone. L’énergie est gaspillée. Les trois quarts des émissions de CO2 de la fin du XXe siècle proviennent de la combustion des combustibles fossiles. Le livre n’épargne pas l’uranium : « Ce choix politico-industriel (...) s’est traduit par une concentration quasi exclusive des capacités de recherche et de développement industriels au profit de la filière nucléaire, au détriment de la maîtrise énergétique et des énergies renouvelables. » Les choix en matière d’hypermarché font consommer douze fois plus de carburant que les commerces de proximité. Le livre propose des alternatives simples : utiliser des ampoules basse consommation, « bouger autrement » (vélo, marche à pied), utiliser des « voitures propres » quand c’est indispensable, soutenir les efforts des collectivités locales pour les énergies renouvelables. De plus, la maîtrise énergétique et les énergies renouvelables, dans un pays qui dispose de vent, de soleil, de géothermie et de bois, est « un gisement d’emplois » soulignent les auteurs de ce livre utile et agréable à lire.

    Jean-Louis Peyroux

    Comité 21, l’Avenir en vert, Le Seuil, 222 pages, 19 euros.


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