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La Maison des Babayagas La première pierre de cette maison de retraite (qui n’en est pas une) a été posée le samedi 10 mars. Un projet vieux de 10 ans, mais qui n’a pas encore franchi tous les obstacles. Ouverture prévue courant 2008 La Maison des Babayagas (grands mères russes) - présidée par Thérèse Clerc - est un projet associatif de maison pour femmes seules, comme il commence à en exister plusieurs ailleurs en France, à Brest et Toulouse notamment. Il est construit autour de quatre principes : écologie, citoyenneté, autogestion et solidarité. C’est une véritable déclaration d’indépendance de personnes âgées, à rebours de l’image convenue de la dépendance de la vieillesse. L’autogestion et la solidarité, c’est réduire l’aide extérieure et développer l’entraide, c’est favoriser la mise en commun des moyens. La citoyenneté, c’est l’ouverture vers le quartier, la participation à des activités associatives et le projet d’une "université du savoir des vieux" et d’un café philo dans la Maison. L’écologie, c’est le recours à l’économie solidaire et au développement durable, mais aussi être "bien dans sa peau" (l’écologie mentale chère à Félix Guattari). Tant qu’on a la santé, pourquoi être considéré comme des malades ? La maison Le projet a le soutien de la mairie de Montreuil (qui donne le terrain), de la CNAV, du conseil régional, de la Fondation de France... La maison sera construite par l’OPHM rue de la Convention, à deux pas de l’Hôtel de Ville. Il y aura 20 studios d’une surface moyenne de 34 m2 chacun. Il y aura deux corps de bâtiment de 4 et 5 étages, une cour, deux jardins, une salle de gymnastique, une salle polyvalente, un bassin. Le projet est inscrit dans une démarche HQE : orientation des bâtiments, protection des ouvertures par des avancées de logias pour le confort en été, isolation extérieure, panneaux solaires pour l’eau chaude sanitaire, récupération des eaux pluviales pour l’arrosage. Le coût du projet est estimé à 2,8 millions d’euros. Le financement n’est pas encore bouclé. En effet, le conseil général a estimé que réserver cette maison à des femmes interdisait l’octroi de subventions (350 000 euros étaient demandés) ce qui est d’une étroitesse d’esprit surprenante, après près de 40 ans de débats sur la question mixité / non mixité. L’État pourrait se substituer au conseil général Les studios seront en location, avec un loyer entre 200 et 700 euros par mois selon les critères HLM, les résidantes étant cooptées par l’association des Babayagas. Les hommes seront accueillis en tant que visiteurs, pas comme résidants. P.P. |