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 Vous êtes ici: Accueil >  Sommaire des numéros parus >  Année 1999 >  N° 20 Décembre 1999

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        Ainsi va le cinéma Georges Méliès

        Ainsi va le cinéma L’Association Montreuilloise de Cinéma (AMC), à laquelle la Ville a délégué la gestion du cinéma municipal, tient le 9 décembre (Le Poivron sera sous presse) sa deuxième AG depuis son ouverture à plusieurs centaines d’adhérents.

    L’Association Montreuilloise de Cinéma (AMC), à laquelle la Ville a délégué la gestion du cinéma municipal, tient le 9 décembre (Le Poivron sera sous presse) sa deuxième AG depuis son ouverture à plusieurs centaines d’adhérents. Deux faits ont marquée l’année écoulée : la décision municipale d’implanter un multiplexe à Montreuil, et la rénovation du cinéma pendant l’été.

    Le Poivron s’est fait l’écho en novembre des raisons qui ont allongé la durée des travaux plus que nécessaire. Bien qu’il soit difficile de comparer une année sur l’autre (le nombre de spectateurs dépend beaucoup des films qui sortent...), les 6 semaines qui ont suivi la réouverture début octobre ont connu une augmentation de 12 % de la fréquentation en comparaison avec les mêmes semaines de 1998. Cela coïncide avec la bonne appréciation générale du nouveau look du cinéma.

    Lors de l’inauguration du cinéma rénové, le maire a rappelé que chaque spectateur allant au Méliès était en partie financé par le contribuable montreuillois, compte tenu du bas prix des places. Chaque entrée “fait dling dling” dans la poche du contribuable a-t-il dit avec son style particulier... Bien sûr, plus il y a de spectateurs, plus il y a de recettes aussi, et la subvention municipale a fortement diminué depuis 2 ans.

    Mais l’augmentation de la fréquentation se fait en grande partie avec les carnets de billets prépayés à 25F la place, et le prix moyen payé par place vendue baisse régulièrement (24F par spectateur compte tenu aussi des entrées “enfant”, contre 34F en moyenne nationale) : de moins en moins de spectateurs paient le plein tarif. La pression des distributeurs (qui récupèrent 50% des recettes des billets) pousse à la hausse des prix, de même que la baisse des subventions municipales et celle du prix moyen par spectateur. Le principe d’une hausse des tarifs (sauf pour les enfants) a donc été arrêté d’un commun accord entre la municipalité et l’AMC : le carnet de 10 billets passera donc sans doute de 250F à 280F. La décision définitive reste à prendre.

    L’affaire du multiplexe

    Elle n’a pas été absente de l’inauguration des travaux. Dans une intervention très politique - mais sans mentionner explicitement la question de la multiplication des multiplexes - Henriette Zoughebi (représentante du Conseil régional, présidente de la commission “culture”) a dénoncé la fuite en avant dans la transformation de la culture en simple marchandise et le poids du libéralisme économique dans le cinéma, à quelques jours des manifestations de Seattle contre l’OMC. Le maire avait auparavant repris son argumentation habituelle pro-multiplexes.

    La question du multiplexe est bien sûr au sommaire de l’AG du 9 décembre. En janvier dernier, la première AG s’était unanimement prononcée contre le projet de multiplexe, en toute logique : les adhérents avaient rejoint l’AMC en fonction des objectifs officiels (défendre le cinéma de qualité) et de l’hostilité ancienne de la municipalité envers les multiplexes. Le virage à 180° du maire n’avait pas été apprécié. Après l’AG, la municipalité a mis son veto à toute prise de position de l’AMC sur la question du multiplexe. Il lui a même été interdit de se faire l’écho des appréciations contradictoires dans son journal. Il paraît que laisser s’exprimer des désaccords avec une décision municipale (même en conformité avec les statuts de l’AMC et avec la convention qui la lie à la Ville) est contradictoire avec le fait de gérer par délégation le cinéma municipal. Dont acte : l’AMC ne peut être une véritable association indépendante pour défendre le cinéma en général. L’AG en discutera.

    L’AMC garde malgré tout une raison d’être essentielle : préparer la défense du Méliès pour le cas où le multiplexe s’ouvre, renforcer son identité et sa visibilité, étendre son public vers des secteurs de la population plus difficiles à toucher. Malgré la démocratie limitée qui est de règle à Montreuil, l’enjeu en vaut la peine.

    Jean Caille


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