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 Vous êtes ici: Accueil >  Sommaire des numéros parus >  N° 90 avril 2007

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        Une élue “Les Verts-mvo” dans une mission municipale au mali

        Voyage à Yélimané (1)

        En lieu et place d’un compte rendu de mission, je préfère, pour commencer, vous raconter que depuis longtemps j’attendais cette rencontre avec l’Afrique et plus particulièrement avec le Mali. 2e épisode le mois prochain.

    Pour des raisons personnelles, comme peut en avoir chacun, j’ai langui ce voyage sans pouvoir le faire, j’ai reculé ce voyage, en me trouvant des excuses. Et puis ce mèl du directeur de cabinet du maire : "merci de me désigner pour après demain (ou presque) la personne qui représentera votre groupe pour la mission d’information et d’évaluation du PADDY".

    J’ai pensé à des réunions en mairie, à l’instar des missions sur le logement ou les murs à pêches, où il faudrait se battre pour obtenir des informations. Mais j’étais à côté de la plaque. Il s’agissait d’un voyage, in situ, pour palper les réalisations montreuilloises en territoire de Yélimané, un "département" enclavé, à la frontière de la Mauritanie, non loin du Sénégal, dont est originaire une bonne partie des migrants maliens en France, dont un certain nombre (8000 ?) à Montreuil.

    Y aller ou pas

    Y suis-je allée pour rendre compte à mon groupe, y suis-je allée pour moi ? La réponse est claire : POUR MOI ! Mais le contexte de mon périple m’a fait faire un voyage que seule, j’aurais abordé d’une toute autre manière. Depuis longtemps, le groupe savait qu’il se devait d’approfondir et de comprendre ce qui se passait, depuis plus de vingt ans entre les Maliens de Montreuil et de France, les Maliens du Mali et la ville, sans en trouver le temps ou l’angle d’entrée. La proposition de la mairie a créé l’occasion et m’a propulsé dans une frénésie de comprendre les enjeux, d’analyser les réalisations et les écueils.

    La préparation

    En guise de préparation, la mairie a fourni une somme de vieux éléments descriptifs et d’analyse datant de 2003 (rapport de la FAO), auxquels je me suis attaquée, ainsi qu’un dossier de presse extrêmement sommaire. J’ai fait le tour de ceux et celles qui, autour de moi, s’étaient déjà intéressés à ce territoire et à l’action de Montreuil. J’ai lu des articles et des livres de chercheurs qui décortiquaient le travail des associations de migrants et l’ambivalence des rapports qu’entretiennent certaines villes françaises, notamment Montreuil, avec ce territoire de Yélimané (Ch. Daume). Finalement, j’ai suivi les conseils d’une amie : les questions que je me posais sur le PADDY avant de partir ne trouveraient pas de réponse sur place, dans le cadre d’un voyage organisé pour me convaincre que ce programme est un bon programme. Mais ce voyage pourrait me permettre de découvrir un pays que je rêvais de connaître et faire naître en moi l’envie de consacrer du temps à comprendre les enjeux et à me faire une opinion sur la manière dont la ville de Montreuil conçoit la coopération décentralisée.

    Merci à cette amie. Forte de ses conseils un rien moqueurs, j’ai laissé sédimenter toutes ces informations acquises en trop peu de temps et je me suis laissée faire. Absolument prise en charge, sans maîtrise aucune de mon emploi du temps, je me suis laissée porter par la découverte de ce que d’autres avaient choisi de me donner à voir.

    Le voyage

    Premier contact à Roissy, avec l’expulsion d’un père de famille installé depuis 18 ans dans les Yvelines, une femme et ses quatre enfants scolarisés, reconduit après trois tentatives d’expulsion avec la complicité d’Air France, resté sourd à nos protestations. Histoire de ne pas oublier qu’en matière de migrations, les relations ne sont pas équitables....

    La suite de mon voyage m’a fait cheminer dans l’émotion, l’étonnement, la révolte, la fraternité, mais aussi dans un profond malaise quant à ce que l’on peut construire ensemble aujourd’hui, sur des bases saines, sans qu’un travail en profondeur n’ait été engagé sur les conséquences toujours prégnantes du système colonial français et de la mondialisation.

    La suite

    Catherine Pilon


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