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 Vous êtes ici: Accueil >  Sommaire des numéros parus >  N° 92 juin 2007

Ecrire au poivron

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        Catherine Pilon

        Recherche des gens pour faire autrement

        être élue "verts - Montreuil ville Ouverte" et dans l’opposition

    Après les élections de 2001, toute l’association Avec les Verts Montreuil ville ouverte s’est lancée dans l’aventure avec beaucoup d’énergie et la volonté de faire de la politique autrement. Le score de notre liste nous galvanisait : 28%, soit près du tiers des Montreuillois derrière notre programme, soucieux comme nous de faire changer le mode de gouverner, d’instaurer une participation des habitants plus ambitieuse et plus respectueuse, un urbanisme plus humain, ne gommant pas inconsidérément les traces du passé, valorisant un habitat plus écologique, un mode de vie plus convivial, un espace public amélioré pour les piétons, les transports collectifs et les circulations douces. On voulait aussi défendre une ville moins « clivée », proposant des solutions d’accueil de la petite enfance plus souples et de qualité, s’adaptant aux modes de vie des familles et pour toutes les bourses, des centres de loisirs et des activités culturelles et sportives « boostées », des lieux facilitant les rencontres entre les générations, les habitants de tous horizons et classes sociales, et ce dans tous les quartiers.

    A quoi sert-on dans l’opposition ?

    Six ans plus tard, l’équipe est fatiguée. Certains sont découragés, d’autres sont partis agir autrement. Nombre d’entre nous sommes plein d’interrogations. Car après tout, même avec ce score incroyable, nous n’étions pas maîtres de la règle du jeu. En ce qui me concerne, pourtant, je ne regrette rien, ni l’énergie donnée, ni le temps passé. Notre travail ne s’est pas délité et notre opposition a été constructive. Et si ne nous sommes pas parvenus, par nos 9 voix (sur 53) à contrer des projets, je suis certaine que notre présence a permis de freiner certaines dérives autocrates et d’en éviter certains.

    Des mauvais choix à la pelle

    Pour autant cela n’était pas suffisant et des décisions ont été prises sur lesquelles il sera difficile de revenir, voire impossible : la vente injustifiable de logements sociaux à la ville de St Mandé qui refuse d’en construire sur son territoire, la désignation de la mairie de Montreuil comme lieu central de la ville autour duquel tout doit rayonner, la non-réalisation d’une intercommunalité de projets communs avec nos voisins, qui s’y sont lancés sans nous et qu’il sera difficile de raccrocher, la constitution d’une zone de bureaux de mauvaise qualité architecturale dans le bas Montreuil, sans recherche de mixité avec des logements, des espaces publics, avec des rues tracées au cordeau, désertes en soirée et le week-end, qui donnent l’impression de se promener dans une mauvaise maquette, la non amélioration de la desserte des quartiers du haut de Montreuil en transports en communs et le manque de soutien politique pour un passage en zone 2, l’abandon des murs à pêches. Et d’autres encore...

    Un système insupportable

    Après ces six ans de fréquentation du conseil municipal et de ce qui tourne autour, je suis arrivée à saturation de la méthode. J’exècre ce système distributeur de bons points et de tickets de cinéma, de poignées de mains et d’engagements non tenus, ces pratiques non transparentes, cette obstruction systématique aux demande d’accès à des informations pourtant publiques. Et surtout, je ne supporte plus ce manque fondamental d’ouverture et de respect de la différence, ce refus d’entendre une autre voix, un autre son, de prendre le risque de changer d’avis.

    On peut faire mieux ! Dans le contexte politique de Montreuil, avec une droite ramollie, il y a certainement un espace à créer pour construire un projet local à plusieurs voix, le risque est faible. Reste à avoir confiance. Pas facile de construire avec celles et ceux qui ne se sont pas opposés ou qui ont laissé faire...On verra bien si l’on se rencontre sur un projet.

    Catherine Pilon Conseillère municipale MVO


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