accueil   présentation   rechercher   s'enregistrer   liens        

 Vous êtes ici: Accueil >  Sommaire des numéros parus >  N° 89 mars 2007

Ecrire au poivron

RUBRIQUES:


AGENDA / EN BREF:

_____________________

Site réalisé avec SPIP

        feuilleton

        Saint-Antoine mis au ban

        Je n’ai pas été au bout dans mes chroniques ultérieures pour achever le parcours de la ville du Sud au Nord.

    Il manquait un morceau de territoire que moi aussi, j’avais abandonné, trop loin, au fin fond, aux marches de la ville que j’avais mises au ban de l’écriture comme la ville a refoulé la rue Saint-Antoine, de son territoire.

    Quand je l’ai remontée à vélo, à l’endroit, en passant par la rue de la Nouvelle France, je n’ai rien noté de particulier, sinon la dégradation toujours plus accentuée des murs-à-pêches. Elle donne une sensation d’effondrement extérieur, mais quand vous jetez un oeil par les portails, vous découvrez des espaces gravillonnés, proprets sur lesquels sont posés caravanes et petits chalets. Sinon je cherchais ce que je pourrais en dire, je me suis donc rendu jusqu’au bout, face à l’entrée du parc Montreau. Ensuite, je suis revenu sur mes roues et, première surprise, elle ne s’achève pas naturellement dans le Boulevard Théophile Sueur mais brutalement, elle se rompt au niveau du 107 devant une palissade bleu "vente de géraniums". Elle achève son cours dans une courbe à droite et prend le nom de P.J. de Béranger.

    Il reste alors trente bon mètres de palissades de chaque côté, puis, sans transition, la ville reprend son visage habituel avec, toujours dans le même prolongement une série de pavillons mignonnets avec des jardins bien entretenus, avec au 6, ce magnifique cèdre. Quelle conclusion en tirer ? J’imagine que jadis, ce devait être une rue charmante au milieu des murs, aujourd’hui coupée en deux par l’autoroute au nord et changeant trop radicalement de visage au Sud, elle donne quand on y passe une sensation étrange, on ne sait pas trop où l’on est, campagne, zone sub-urbaine mise au ban dans la banlieue même. Elle interroge sur l’avenir de la ville dans ce secteur quand on se donne le courage d’adopter un point de vue écologique, comment maintenir et renforcer ce qui en fait le charme, tout en arrêtant ce qui la dégrade ? Tout en évitant, vous l’aurez compris la table rase.

    Jean-Michel Marié


    IMPRIMER