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 Vous êtes ici: Accueil >  Sommaire des numéros parus >  N° 89 mars 2007

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        Pour une autre campagne

        Un antidote au désenchantement politique

        L’Autre Campagne, ouvrage coordonné par Georges Debrégas et Thomas Lacoste. La Découverte, 294 pages, 14 euros.

    L’Autre Campagne est le fruit de réflexions de militants syndicalistes et associatifs (AC, Confédération paysanne, Crid, DAL, Oxfam Solidarité, Sauvons la recherche, Syndicat de la magistrature, Syndicat des avocats de France, Unef, etc.) et de chercheurs (Etienne Balibar, Michel Husson, Isabelle Pommier, Emmanuel Terray, Immanuel Wallerstein...). L’ouvrage s’adresse aux partis de gauche pour qu’ils sortent des « slogans usés », mais avant tout aux citoyens pour qu’ils s’emparent de la réflexion ici présentée. Il critique les politiques néolibérales mais aussi les alternatives sociales-libérales. « Le projet néolibéral s’est approprié les termes traditionnellement et symboliquement associés à la gauche, tels que réforme, progrès ou liberté », lit-on dans l’introduction.

    Écologie

    Nous allons retenir quelques-unes des 79 analyses et propositions de ce livre. Et tout d’abord en matière internationale. La juriste Monique Chemilier-Gendreau prône une Cour mondiale des droits de l’homme. Gustave Massiah, président du Crid, tire les leçons des forums sociaux mondiaux pour proposer une plate-forme radicale du système international. Susan George note que « l’eau douce devient une denrée rare et que l’agriculture intensive mine les sols sans parvenir pour autant à nourrir tous ceux qui ont faim ». Elle suggère que l’économie soit incluse dans l’écologie. Elle est rejointe dans cette pensée écologiste par l’économiste Jean Gadrey qui affirme que « notre empreinte écologique est insoutenable » : la poursuite de la croissance au niveau actuel est impossible, à moins de vouloir un réchauffement planétaire catastrophique. Il propose une relocalisation de l’économie, rejoignant ainsi les partisans de la décroissance. Toujours dans la même veine, Anne Le Strat (élu Verte de Paris) rappelle que l’Afrique du Sud et l’Uruguay ont mis le droit à l’eau dans leur Constitution, et d’en exiger la gestion publique. Christian Boisgontier, de la Confédération paysanne, avance cinq propositions pour une autre politique agricole commune (casser le monopole et la cogestion agricole, limiter le cumul des surfaces, consulter les électeurs sur les OGM, développer le commerce équitable, favoriser l’installation, favoriser les vacances en milieu rural). D’autres services publics (petite enfance, logement, énergie...) sont aussi abordés.

    Solidarité

    Michel Husson propose un nouveau partage des richesses, tandis que l’économiste Geneviève Azam s’attelle à une réhabilitation de l’impôt. Le chapitre sur la santé est divisée en quatre sections : quel hôpital public voulons-nous, quel accueil des malades psychiques, quelle accessibilité pour les handicapés et enfin quelle réglementation de l’offre pour les drogues. Selon Evelyne Perrin, auteur de Chômeurs, le revenu doit « permettre de vivre décemment » et d’être plutôt au niveau du Smic. L’économiste Pierre Larrouturou rappelle que la durée moyenne du travail aux Etats-Unis est de 33,7 heures et de 29,9 heures aux Pays-Bas, pays développés s’il en est...

    Le livre se poursuit avec des propositions pour une nouvelle politique d’enseignement et d’éducation (avec une piste originale : enseigner les sciences sociales et humaines dès le primaire) ; pour la promotion des arts et des savoirs ; pour la citoyenneté (avec cette proposition de Thomas Hearn de supprimer l’élection du Président au suffrage universel) ; contre les discriminations et les inégalités ; etc. Ce livre, qui se veut « un antidote au désenchantement politique », est aussi un site web : www.l’autrecampagne.org

    Jean-Louis Peyroux


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