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 Vous êtes ici: Accueil >  Sommaire des numéros parus >  N° 89 mars 2007

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AGENDA / EN BREF:

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Site réalisé avec SPIP

        Logement social et performance énergétique vont de pair

        C’est arrivé près de chez vous !

        Implanter en centre ville huit logements très sociaux, et donner à l’opération une dimension développement durable exemplaire, tel fut le choix de la mairie de Fontenay-sous-bois lorsqu’ils préemptèrent la « demeure des carrières ».

    Cette maison du 19è siècle, protégée par les Architectes des Bâtiments de France, allait être selon la formule consacrée, « livrée aux promoteurs » lorsque la Municipalité préempte. C’est aujourd’hui un des exemples de réalisation de logements les plus cités en matière de maîtrise des dépenses énergétiques.

    Démarche.

    L’approche qui a conduit à élaborer une maison très peu consommatrice d’énergie (objectif : 50 kwatth/m2-an), autant que ce qui est demandé pour les labels exigeants de nos voisins allemands et suisses mérite que l’on s’y arrête.

    Le Maître d’Ouvrage, la LOGIREP, a fixé cette exigence en demandant à son Bureau d’Études Thermiques de ne préconiser que des matériaux traditionnels en vente sur le marché français. Il s’agissait donc de partir de procédés et de matériaux industriels pour aller vers le bâti et non l’inverse. Ici l’exigence d’économie d’énergie a déterminé l’architecture. A tel point que l’architecte de l’opération n’a pas souhaité suivre le chantier tellement les contraintes industrielles étaient fortes.

    Technique.

    Au lieu d’être rasée, cette maison fut donc réhabilitée et habillée entièrement d’une double peau de 20 cm d’isolant. Un cube affreux ? Pas du tout, les modénatures en façade d’origine furent restituées en plâtre et fixées sur la boîte bien isolée. L’astuce, les techniciens apprécieront, c’est d’avoir évité tous les ponts thermiques en décalant les fenêtres des façades. Elles sont fixées sur le doublage et conservent leur retrait d’origine grâce à l’épaisseur de l’isolant. La ventilation, indispensable pour éviter l’effet « cocotte-minute », est du type double flux qui permet de récupérer la chaleur des conduits d’évacuation d’air pour la réutiliser dans les logements. L’eau de pluie de la toiture servira à arroser le jardin public grâce à une fosse enterrée. Elle évitera donc de grossir les réseaux d’assainissement de la Commune.

    Pour aller jusqu’au bout de la démarche, il fallait également maîtriser les dépenses énergétiques annexes (frigo, machine à laver, éclairage). Le partenaire industriel allemand du maître d’ouvrage a donc fourni gracieusement l’équipement électroménager (Siemens) économe A+ aux familles.

    Reproductibilité ?

    Le coût des travaux de cette réhabilitation dépasse de 50 % celui du neuf et l’on peut se demander si ce ne sont pas là les limites de l’expérience. C’était la 200 000 ème construction de LOGIREP qui fit pour l’occasion un effort financier exceptionnel. Pour les constructions neuves, l’investissement nécessaire pour améliorer les performances énergétiques d’un bâtiment n’est que de 20%.

    Lorsque le prix du foncier augmente de 30% en un an, on l’intègre sans hésiter au coût de l’opération quitte à trouver des économies ou des ressources ailleurs.

    Les pratiques des maîtres d’ouvrage doivent changer. Les travaux nécessaires pour réduire la facture chauffage des locataires et l’émission de gaz à effet de serre, ne doivent plus être considérés comme un « surcoût » mais comme un investissement.

    Alexandre Le Coeur


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