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 Vous êtes ici: Accueil >  Sommaire des numéros parus >  N° 89 mars 2007

Ecrire au poivron

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        La vie comme j’te pousse

        Sarko - No Sarko

        Les copains, de gauche, sont en plein désarroi, pris de frénésies tactiques dignes de stratèges de football américain. Ou bien de billard à sept bandes.

    Il y a longtemps, ils savaient confusément qu’ils voteraient pour un candidat de gauche, c’est-à-dire à la gauche du PS (on ne dit plus socialiste, et encore moins socialisme, c’est des gros mots pires que communisme). Bien, on a vu que les dégâts qu’a engendré l’éclatement du front anti-libéral : pas d’appétit pour les restes. Même le retour du Bové ne fait pas si osé que ça. Manquerait plus qu’il n’ait pas ses parrainages, ce qui lui (nous) pend au nez (on saura tout ça peut-être quand vous lirez ce Poivron) : y’a du méchant gâchis dans l’air.

    Ou bien Arlette ? Non, pas Arlette, je ne connais personne qui se fait à l’idée qu’il va voter « Arlette » en 2007. En d’autres présidentielles, ça eu fait chic (en dehors bien sûr de son noyau indestructible de partisans), affirmation radicalo-ado, mais la mode est passée.

    Ou bien Dominique, alors ? Elle aura ses parrainages, ouf ! (Enfin, il semble...) Peut-être une solution refuge, quand cette période poisseuse d’avant-vraie campagne aura fini. Le genre : un peu de clarté idéologique dans la confusion gauche-droitière du marigot soc-dém’. Attendre, donc.

    Mais en attendant, il faut bien répondre aux questions, dans les dîners en ville. Qui ?

    Ou bien Bayrou ! Voilà la dernière audace en date, à gauche. Un p’tit gars qui a un certain mérite, il a bataillé presque tout seul au début pour imposer à ses troupes son anti-UMPisme, et il recueille les bénéfices de sa posture dans les sondages. Va falloir compter avec lui, c’est sûr. Il est de droite ? À bon, vous croyez vraiment ? Ou bien... Ségo !!! Bon, là, avec mes airs de retarder d’un trimes-tre, je m’avance franchement. Mais j’ai l’impression que la présidentiable a repris du poil de la bête, en offrant des fauteuils de première classe à ses éléphants machos qu’elle avait si bien mouché en novembre dernier. La France s’affole dès que Ségolène se goure sur le nombre de sous-marins, et quand c’est Sarkozy qui se prend les pieds dans le même tapis, c’est pas grave. Je verrais bien Ségolène rentrer un peu en grâce à gauche.

    Ou bien... Non, je ne vais pas le dire. Allez, si, dit-le, quoi ! : pour Le Pen. Bon, c’est des rodomontades (j’espère...), le « Je vote Le Pen pour tout casser ! ». Il faut être très désespéré ou suprêmement machiavélique, et mes copains de gauche n’en sont pas là.

    Ou bien... « Ah non, tout sauf Sarko ! Non mais tu l’as vu ? » Voilà bien le seul qui n’aura pas de voix de gôche. Pour tenir son rang à table, plutôt que d’assumer un choix pas très sexy, le bon vieux paravent c’est encore de s’accrocher à un incontestable épouvantail. Risquent bien de l’avoir. Je me demande si tout l’art de cette présidentielle ne réside justement pas dans cet art boomerang : obtenir Sarkozy sans jamais voter pour lui.

    Patrick Piro


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