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 Vous êtes ici: Accueil >  Sommaire des numéros parus >  N° 89 mars 2007

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        La Pravda et Les échos n’étaient pas au meme meeting le 17/02

        La Françafrique à Montreuil

        ATT (Amadou Toumani Touré) avait d’abord voulu "rencontrer" la communauté malienne à Limeil-Brévannes. C’était un crime de lèse majesté, ce que le président de Montreuil ne pouvait laisser passer.

    ATT, le président malien est finalement venu dans le micro-État qu’est Montreuil, le samedi 17 février dans le prolongement de la Françafrique célébrée par Chirac à Cannes. Le président montreuillois a annulé en catastrophe la soirée de Tarace Boulba initialement prévue Salle des Fêtes, comme en témoigne le stick "dernière minute, concert annulé" en surimpression sur l’annonce et le programme du concert dans la Pravda du 14 février.

    Dans son numéro du 21 février, la Pravda municipale s’est surpassée en 3 pages dont la une. Elle a passé sous silence les incidents du meeting ATT-JPB, où les tomates et huées ont volé et où la police est intervenue. Elle a soigneusement gommé aussi le fait qu’il s’agissait d’un meeting électoral conjoint. La communauté malienne ne s’est pas trompée sur le sens malien de ce meeting, en huant ATT. Les Montreuillois ne sont pas non plus dupes de la manière dont JPB cherche à se passer la brosse à reluire en recevant un chef de gouvernement et vend sa propre action au Mali. Tout cela, avec le prétexte d’inaugurer la diffusion de l’ORTM sur le satellite : plus de propagande d’État en période électorale, ATT et JPB étaient sur la même longueur d’onde.

    Patrick Petitjean

    La campagne présidentielle malienne

    ATT chahuté à Montreuil

    Sous le titre "Le héros et les zéros", le journal malien Les échos a publié le 23 février le récit du meeting d’ATT à Montreuil le 17 février.

    Ce journal a été fondé par Alpha Oumar Kounaré, premier président démocratique du Mali, de 1992 à 2002. Le général ATT a été élu en 2002, et se représente lors de l’élection d’avril 2007. Extraits des Échos.

    A Cannes, "ambiance bon enfant, sourires de circonstance pour une fin de règne d’un des acteurs, en l’occurrence Chirac, que ses pairs africains déclarent regretter ; avec la larme à l’œil pour certains. Une fois les rideaux tombés à Cannes, ATT débarque à Montreuil pour le lancement de l’ORTM sur satellite. Là c’est une autre ambiance.

    Les Maliens qui, jusqu’à ce jour, lui ont toujours réservé un accueil chaleureux et populaire, font grise mine. Pis, il y en a qui manifestent bruyamment avec des banderoles, des pancartes et des slogans hostiles à l’endroit de ATT. Le président est traité de tous les noms d’oiseaux. Il est qualifié de vendu, de menteur et même de voleur. Il aura fallu l’intervention des CRS pour que notre président puisse accéder à la salle où l’ambiance était également survoltée.

    L’ambassadeur, le consul et même le président sont copieusement hués. Celui qui ne manque aucune occasion pour dire qu’il est un soldat a été obligé de battre en retraite et c’est par une porte dérobée qu’il a été pratiquement « exfiltré ». Celui qui proclamait qu’il devait avoir de bons marabouts a dû se demander si ses marabouts ne l’ont pas lâché.

    Tout à ses émotions, ATT a pu quand même s’entretenir avec nos compatriotes vivant en France. C’était pour traiter de jaloux ceux qui ne veulent pas que son gouvernement récolte les retombées positives du lancement de l’ORTM sur satellite ou pour menacer, de façon à peine voilée, Tiébilé Dramé de l’envoyer en prison ; de déclarer que si IBK est au perchoir de l’Assemblée nationale, c’est grâce à lui (...).

    Comme on le voit, notre président a été bien secoué par l’accueil pour le moins vigoureux que ses compatriotes lui ont réservé. Que s’est-il passé pour que le président qui est d’habitude accueilli comme un héros soit aujourd’hui traité comme un zéro ? Il s’est passé que nous assistons aux derniers râles du consensus politique que nos compatriotes de France, comme ceux d’ici, assimilent de plus en plus comme une tromperie sur la marchandise.

    Il s’est passé que nous sommes à quelque deux mois des élections générales dont la présidentielle d’avril prochain. La bataille politique n’ayant pas de frontière, ceux qui aspirent à l’alternance ne cèdent rien et se battent sans concession sur tous les champs. Sans oublier que les Maliens de France ne décodent pas assez bien le discours des autorités maliennes concernant la fameuse immigration choisie ; les plus durs accusent même le président ATT de raser les murs face à Sarkozy et de ne pas défendre comme il se doit leurs intérêts".

    Les Échos

    Notes : Tiébilé Dramé est le candidat du Parena, parti d’opposition pour la présidentielle. IBK est Ibrahim Boubacar Keita, président de l’assemblée nationale malienne. L’Office de la Radio-Télévision Malienne est l’ORTM.


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