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minipêches de mars Résurrection, disparition, tacos, folklore, Popelin, Santini ... Résurrection "Montreuil écolo" vient de ressusciter. Cette association était apparue en 2000, à l’approche des élections municipales. Elle regroupait des écolos proches du maire. Elle se proclamait "apolitique", ce qui ne l’empêcha pas, après une réunion publique et quelques tracts, de participer à la liste brardiste en mars 2001, assurant ainsi la cooptation d’un des siens comme maire adjoint. Sa tâche accomplie, "Montreuil écolo" disparut de la scène publique jusqu’à ce début 2007, où elle appelle par tract à signer le pacte écolo de Nicolas Hulot. Elle se veut encore plus apolitique. Cela n’a rien à voir avec la proximité des élections municipales. Ben voyons. Disparition Le diagnostic pour le Plan Local d’Urbanisme est disponible depuis peu. Il passe en revue, dans beaucoup de domaines, la situation de l’existant. En particulier les lieux de cultes. Catholique, musulman et israélite, ils sont tous répertoriés, y compris les projets. Tous ? Et les protestants ? Ils sont absents de Montreuil ? On se souvient pourtant que, sous prétexte de sécurité, le maire était intervenu dans trois temples pour les faire fermer, provoquant l’ire de la Fédération protestante de France. Et qu’un nouveau temple a été inauguré, il y a peu d’années, rue Étienne Marcel. Cacher ces Protestants de Montreuil que le maire ne saurait voir. Tacos Dans le genre "approximations", ledit diagnostic du PLU en réserve quelques unes à ses lecteurs attentifs. Ainsi, à la rubrique "Tacos", on peut lire "les tacos, un mode de transport alternatif pour les déplacements de proximité", "leur forme futuriste et leur couleur attrayante", et le caractère écolo de ces véhicules électriques. Cela le fut pendant quelques mois, cela ne marcha point. Aujourd’hui, ce sont de vulgaires kangoos, loués à une société, identifiés par une simple étiquette sur leur vitre. Ego "Moi qui suit favorable à la suppression de la Légion d’Honneur (dont la dernière liste de bénéficiaires suffit à témoigner du scandale politique qu’elle représente), je me prononce également pour que, sans élitisme, les mots Arts et Artistes retrouvent tout simplement du sens", a-t-on pu lire dans l’édito du dernier journal du cinéma le Méliès. Polyvalence Le premier adjoint a conduit une délégation de seize entrepreneurs de Montreuil à la foire internationale d’Alger, la fin janvier. Il s’agissait de "mettre en relation des PME montreuilloises et algériennes", "pour développer l’emploi à Montreuil et en Algérie" selon lui ; "de conquérir de nouveaux marchés" pour un industriel de la délégation. La prétention d’une municipalité d’avoir une "politique internationale" fait toujours sourire. Et la modestie montreuilloise laisse rêveur. Mais au fait, n’y a-t-il pas un adjoint aux affaires économiques ? Folklore On a vu fleurir sur les murs de la ville depuis quelques semaines des affiches pour une journée d’amitié avec les étrangers le 22 mars, puis des bandeaux dénonçant le caractère pré-fasciste de l’État en France, et appelant à la grève le 22 mars dans les bureaux et les écoles. A l’origine de cette campagne, un groupe, jusque là très confidentiel, qui s’intitule "l’Organisation" (reprenant le nom des Khmers rouges au Cambodge...), dont le gourou est le philosophe Alain Badiou, et qui est une transmutation d’un groupe mao des années 70 (l’Union des Communistes de France - Marxistes Léninistes). Quand on se prend pour une avant-garde, on peut appeler à une grève générale. Qui s’en rendra compte ? Popelin au poteau Une maison de retraite autogérée pour les femmes, tel est le projet connu sous le nom de "Maison des Babayagas". Un projet porté depuis plusieurs années par Thérèse Clerc et la Maison des Femmes, avec le soutien de l’OPHM et de la mairie de Montreuil. Il est en train de prendre forme, et la première pierre en est posée le 10 mars. Pascal Popelin, vice-Président du Conseil général en charge des personnes âgées, vient de jeter sa propre pierre dans le jardin des Babyagas, en refusant toute subvention départementale. Prétexte invoqué : la Maison des Babyagas sera réservée aux femmes, donc discriminatoire. Pas brillant, le Popelin. Montreuil, havre de paix La majorité municipale à Montreuil semble un havre de paix en comparaison des villes voisines. A Romainville, la maire (ex-PC) était devenue minoritaire dans le conseil municipal, qui a dû être dissout par le préfet, avec de nouvelles élections à la clé. Corinne Vals a été réélue en février à la tête d’une liste soutenue par le PS et les Verts contre la droite et une liste soutenue par des antilibéraux, le PC et des Verts dissidents. A Bagnolet, un adjoint Vert a été viré pour cause de conflit sur la construction d’une maxi-cité scolaire (au lieu de deux à taille plus humaine). Et, peu après, quand les trois élus Verts ont quitté la séance du conseil pour protester contre le dossier bâclé d’un espace vert sur la dalle récente couvrant l’autoroute A3, le quorum n’était plus là, et le conseil a dû être arrêté. Républicain certes, mais à géométrie variable Les élections partielles de Romainville ont d’ailleurs fait polémique dans le microcosme montreuillois. La liste PC, arrivée en seconde position derrière la liste de la maire au 1er tour, devait-elle se maintenir ou se retirer ? La droite ne présentait aucun danger. Mais au nom d’une conception dévoyée du "désistement républicain" (qui a été conçu à l’origine comme le retrait du candidat de gauche le moins bien placé au profit du mieux placé, pour éviter une victoire de la droite), certains ont dénoncé le maintien de la liste. Pourtant, on n’était pas dans le cas de figure du “désistement républicain” originel, et, d’un simple point de vue démocratique, il est normal que le PC ait des élus, il est normal que les électeurs aient le choix à gauche. Mais ce n’est bien sûr pas l’argument retenu pour se maintenir par le PC, fervent défenseur du retrait républicain : il insulte régulièrement les Verts quand ils maintiennent leurs candidats, comme à Montreuil en 2001.De même, quand Mouna Viprey avait osé se maintenir aux législatives de 2002. L’argument du PC pour justifier son maintien ? Corinne Vals serait social-libérale, pas assez différente de la droite. Cela promet pour les prochaines élections, notamment à Montreuil. Stalinisme ou antilibéralisme ? Portrait sur mairie A Montreuil, on aime les banderoles accrochées au fronton de la mairie. Mais pour le cinquième anniversaire de l’enlèvement d’Ingrid Betancourt en Colombie, on n’a rien vu. C’est vrai qu’on pourrait se tromper de Betancourt, et confondre avec Liliane, tant prisée par le maire. Par contre, le portait d’Ingrid a été mis sur les mairies des Lilas, du Pré-Saint-Gervais et de Bagnolet, pour ce qui concerne notre département. Santini Bayrou et l’UDF ont perdu un ami, André Santini, maire d’Issy-les-Moulineaux, qui a décidé de soutenir l’UMP et Sarkozy pour l’élection présidentielle. Proximités géographique et politique vont souvent ensemble. Mais qu’en est-il de la proximité aquatique ? Santini est depuis vingt quatre ans président du Syndicat des Eaux d’Île de France (le fameux SEDIF). Le député maire de Montreuil est un vice-président du SEDIF, tout en connivence avec le président, toujours prêt à voler à son secours. Cette amitié subsistera-t-elle au ralliement de Santini à Sarkozy ? Isolement Cela ne va pas très fort pour le député sortant. Il cherche désespéramment un ou une suppléant-e qui donne un peu d’air à sa candidature. Côté PS, la direction nationale a refusé, faute de soutien dudit sortant à Royal. Côté PC, si la fédération 93 le soutient formellement comme sortant, ce n’est pas du goût de la direction nationale ni de la section montreuilloise, faute de garanties politiques sur ses engagements ultérieurs. Des propositions de suppléance à des élus PC et des tentatives de débauchages d’antilibéraux n’ont pas connu plus de succès. Alors le député sortant cherche encore plus loin de lui. Car, “moi, plus moi, plus les affidés”, cela risque de ne pas être suffisant, face à la candidate du PS, avec des candidatures du PC, des Verts et des trotskistes. Tout se décidera après l’élection présidentielle. Conseil général du 93 Il vient de décider de verser une aide de 5 000 euros pour tout logement social construit, sous diverses conditions : pourcentage de grands appartements, accessibilité aux jeunes, diversifier l’offre (plus de logements très sociaux en général), démarche HQE. Pour le conseil général, une évidence : le taux de 37% de logements sociaux dans le 93 est insuffisant pour répondre aux demandes de logements, et l’offre est décalée au regard de la nature des demandes. Les opérations “démolition-reconstruction” sont exclues du dispositif. Sans doute, ce n’est qu’un petit coup de pouce, mais il manifeste une volonté politique qui va dans le sens de rendre effectif le “droit au logement opposable”. Attitude qui contraste avec celle de Montreuil. |