accueil   présentation   rechercher   s'enregistrer   liens        

 Vous êtes ici: Accueil >  Sommaire des numéros parus >  N° 89 mars 2007

Ecrire au poivron

RUBRIQUES:


AGENDA / EN BREF:

_____________________

Site réalisé avec SPIP

        Une expérience douloureuse

        Rythme scolaire, PELG et démocratie particip-hâtive...

        Il aura fallu trois ans à Lille pour bâtir son PELG (Plan Educatif Local et Global). La municipalité de Montreuil, va nous faire généreusement le cadeau d’optimiser notre temps de réflexion.

    En effet dans notre bonne ville, il ne nous faudra qu’une demi-année. TROP FORT TREUIL-MON !!

    Comment cela est-il possible ?

    En étudiant instantanément toutes les possibilités de rythmes scolaires, à l’aide d’un système-expert informatico-statistico-biologico-vas-y-mon-coco révolutionnaire d’analyse d’impact et en invitant l’ensemble des acteurs de la communauté éducative à apporter leurs éclairages via télé-asynchro-spacio-vidéo-conférence ?

    Que nenni !

    Beaucoup mieux que ça ! En organisant des voyages d’études en Finlande et à Lille (surtout pas à Vincennes et Paris) dont naturellement vous n’ignorez pas les conclusions (pour ceux comme nous qui posséderaient quelques lacunes, voir site de la ville et chercher, chercher, chercher...Bon courage).

    D’autres villes pressenties comme Laxou ou Rennes semblent avoir été oubliées, mais il fallait faire vite pour des raisons que tout le monde connaît (sauf nous). Quant aux villes dont le rythme scolaire est semblable à celui désiré par la ville, elle n’en a pas trouvé, mais il est vrai qu’il ne représente que 5 % des communes...

    Venons-en au questionnaire demandant aux parents d’élèves leur choix. Celui-ci proposait : A- la semaine de 4 jours : B- école 1 samedi sur 3 : C- 1 samedi sur 2 D - semaine actuelle E- bascule du samedi au mercredi F- autre choix (précisez)

    Oh pardon (gloups !), il s’agit là d’un questionnaire proposé par une association de parents d’élèves de Nogent sur Marne dans le 94, donc exotique. Non, celui de Montreuil était beaucoup plus élaboré et subtil :

    Etes-vous favorable à l’idée que l’école passe du samedi matin au mercredi ?

    Avec possibilité de nuancer sa réponse (tout à fait favorable, plutôt favorable, plutôt défavorable, etc.)

    La majorité : 64 % de la minorité des 39 % ou 32% des familles ayant répondu, en tenant compte des données fluctuantes de MDH (8500 familles concernées en mars contre 7065 en juin...) est donc favorable au mercredi ouvré.

    Hélas, les conseils d’école n’ayant pas saisi l’esprit novateur d’ouverture, caractéristique de cette consultation se sont prononcés très largement contre (38 écoles sur 44, quel pourcentage selon MDH ?), ce qui donna l’occasion à la mairie d’accoucher d’un beau prématuré : le PELG (4 mois et quelques jours à la naissance), censé régler tous les problèmes sociaux-éducatifs de nos enfants autour d’un axe que l’on pourrait définir comme central annexe essentiel secondaire : la bascule du samedi au mercredi.

    Encore hélas, la couverture participative et consultative du PELG est jugée trop courte et celui-ci s’enrhuma lors du vote au CDEN (Conseil Départemental de l’Education Nationale) qui lui refusa son acte de baptême (12 voix contre, 9 voix pour, 3 abstentions).

    Heureusement comme dans les contes de fées, ce vote n’était que consultatif (n’y participait que des associations de parents d’élèves, des représentants syndicaux, des élus...). L’inspecteur d’Académie comprenant l’enthousiasme fédérateur du projet usa de son super-pouvoir et décida de passer outre et d’officialiser le PELG pour une période d’expérimentation de trois ans.

    Bref, tout est bien qui finit bien...

    La morale de cette belle histoire pourrait être la suivante : restreignez les possibilités de choix, n’écoutez que ce que vous voulez entendre, ne diffusez pas d’information, réduisez les débats, réjouissez vous avec MDH, n’essayez pas de convaincre, passez en force et le monde (éducatif) n’en sera que meilleur !

    Fabien Turblin et Philippe Vessereau


    IMPRIMER