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 Vous êtes ici: Accueil >  Sommaire des numéros parus >  N° 89 mars 2007

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        edito

        Quel temps fait-on demain ?

        Hulot a quitté la scène médiatique, et l’écologie a disparu (pour l’essentiel) des discours et programmes de la plupart des candidats à l’élection présidentielle.

    L’enjeu reste lui bien présent : comment agir, ICI et MAINTENANT, contre le réchauffement climatique.

    Le dernier rapport du Groupement international d’experts sur l’évolution du climat l’a confirmé : le réchauffement climatique a commencé, et les activités humaines (agriculture, industries, transport, habitat...) en sont la cause. Les signes d’alerte sont de plus en plus nombreux. Le secteur des transports (pour 26%) et l’habitat (pour 19%) sont les principales sources d’émission de gaz à effet de serre.

    Il faut établir un cercle vertueux entre le global, le local et l’individuel ; entre les politiques publiques et les comportements personnels ; l’un ne marchera pas sans l’autre. Puisque tout le monde s’accorde pour considérer le climat comme l’enjeu du siècle, qu’on passe à l’acte. Pour diviser par 4 les émissions de gaz à effet de serre, il faudra changer profondément. On connaît les domaines en cause (transports, construction, sobriété et efficacité énergétiques...). On sait le faire, et de multiples initiatives locales montrent qu’on peut le faire, que gaspiller moins d’énergie se décline avec vivre mieux et créer des emplois nouveaux. Il faut changer d’échelle en multipliant ces initiatives.

    L’échelon municipal est vital, car il permet de mettre en œuvre un tel cercle vertueux. Il permet des investissements de taille unitaire plus faible (travaux d’économie d’énergie, de développement des énergies renouvelables...), réalisables plus rapidement. Il devrait comporter l’exemplarité énergétique dans le secteur public, la prise en compte du volet "climat" dans les documents d’urbanisme, mais davantage encore, le "climat" devrait être une "grande cause municipale", un ensemble de mesures mobilisatrices pour accompagner les changements de comportements dont on peut attendre beaucoup : la modération de la consommation est la première source des économies d’énergie. Elle ne s’obtiendra pas dans le répressif, mais en faisant jouer tous les niveaux de l’incitatif : la capacité à faire trouver à chacune et chacun, individuellement, un chemin de réduction des consommations d’énergies fossiles et d’émission de gaz à effet de serre qui concilie l’expression de sa personnalité et réponde à sa recherche de plaisir. Quand le "climat" joue les abonnés absents de la politique municipale, ce cercle vertueux ne fonctionne guère.

    La municipalité a décrété que le refus de la location par le ministère du budget de quelques bureaux dans le bas Montreuil était une grande cause municipale, et on peut constater l’énergie (militante et politique) déployée dans la campagne "non Bercy". Le moins que l’on puisse dire est que cela semble dérisoire au regard du peu d’efforts sur l’enjeu climatique. Comme dans d’autres domaines l’action municipale réelle a peu à voir avec les discours.

    Car la lutte contre les gaz à effet de serre a quasiment disparu du Plan d’Aménage-ment et de Développement Durable en discussion, hormis la mention rituelle des économies d’énergie et de l’isolation des logements, hormis aussi des lendemains qui chantent (mais renvoyés à la seule responsabilité de l’État) pour les transports collectifs. Franchement pas à la hauteur de l’enjeu climatique.

    Plus que jamais, un "plan climat", global, est indispen-sable à Montreuil, à l’instar de nombreuses villes, dont Paris, notre voisine. A l’instar aussi du plan "énergie" dont s’est dotée la région Île de France.


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