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 Vous êtes ici: Accueil >  Sommaire des numéros parus >  N° 88 février 2007

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        Impressions au retour du 7e Forum social mondial

        Le FSM se pose à Nairobi

        Le 7e FSM s’est tenu fin janvier à Nairobi, pour la première fois en Afrique. L’an passé, trois FSM partiels avaient eu lieu (Caracas, Bamako et Karachi), loin du Brésil natal. Un FSM, c’est à la fois pareil (le foisonnement) et différent (l’ancrage local). Le Poivron a recueilli les impressions d’Abdou Sow, conseiller municipal du groupe “Avec les Verts-Montreuil Ville Ouverte”.

    La première impression, c’est l’impossibilité de se retrouver dans tout ce qui se passe, les centaines d’ateliers, même si cette année, tout était regroupé dans le même endroit (un stade), malheureusement loin du centre de Nairobi (une heure de transport). Avec en plus le hasard qui met en même temps les états généraux de la santé et un atelier pour l’abrogation de la dette des pays les plus pauvres, deux sessions auxquelles Abdou souhaitait participer.

    Seconde impression, une grande partie du FSM se passe en dehors des ateliers. Il y a eu la manifestation inaugurale, et la séance de clôture, bien sûr. Mais entre les deux, beaucoup d’agit-prop dans les allées du FSM, directement sur des thèmes politiques, ou des spectacles de différentes nationalités présentes. Il y a beaucoup de stands d’associations, celui du Secours catholique étant plus fréquenté que celui de la CGT...Le FSM est aussi l’occasion de proposer un artisanat varié et fourni

    Les ateliers

    Mais il y avait aussi comme un malaise. L’impression que ce FSM était (davantage que les autres ?) organisé de l’extérieur de la société kenyane, même si les organisateurs étaient Kenyans.

    Des incidents ont d’ailleurs eu lieu : le prix d’entrée était rédhibitoire pour beaucoup d’habitants venant des bidonvilles, et les organisateurs ont fait intervenir la police à l’intérieur du stade contre les entrées "en force", avant d’accepter tout le monde.

    La lourde machinerie, qui a eu beaucoup de ratés (notamment la traduction), avec pour conséquence des ateliers parfois peu suivis. C’était souvent le cas d’ateliers organisés par des associations du "Nord", alors que des ateliers directement pris en charge par la société civile kenyane étaient plus suivis.

    Les états généraux de la santé

    Les organisateurs venaient d’associations françaises qui avaient organisé en octobre dernier à Bobigny les "quatrièmes états généraux pour le droit à la santé et à l’assurance maladie", appuyé sur un manifeste antilibéral comprenant 20 propositions dans ce domaine, pour empêcher le démantèlement des systèmes de solidarité et leur remplacement par des systèmes assurantiels. Le texte du manifeste se trouve sur le site www.france.attac.org

    Les différentes délégations présentes à cet atelier du FSM ont présenté la situation dans leur pays. Par exemple, en Haïti, la mode est au tourisme sanitaire : ceux qui ont les moyens de voyager à Cuba en profitent pour se faire opérer, ou soigner les dents, c’est même moins cher. Par contre, le système de santé est à l’abandon à Haïti, un médecin pour 40 000 habitants, avec une présence une fois par semaine seulement dans les centres de santé. Au Congo (RDC), les médecins s’enrichissement en faisant du trafic de médicaments entre l’hôpital public et leur service privé. Au Sénégal, les centres de santé manquent de médicaments et de matériel médical. La similitude entre les situations était frappante : besoins criants, et abandon total par l’État des systèmes de santé.

    La santé des migrants et la fonction des associations pour défendre le droit à la santé ont aussi été débattues. La question du sida a fait l’objet d’ateliers à part. Les états généraux ont adopté le principe d’un journal électronique international "Solidarité santé" sur le web pour poursuivre les échanges entre les différentes situations nationales.

    L’assemblée des mouvements sociaux

    Le 24 janvier, 4e jour du FSM (hélas pendant la réception à l’ambassade de France), ont eu lieu les séances thématiques - massivement suivies - organisées par des réseaux d’associations (notamment pour l’abolition de la dette, où une vingtaine de pays étaient représentés). Voir le site du CADTM (Comité pour l’Abolition de la Dette du Tiers Monde) : www.cadtm.org. La journée a culminé avec l’assemblée des mouvements sociaux où fut adopté le programme d’actions des années à venir. La prochaine échéance est contre le G8, début juin 2007, près de Rostock en Allemagne.

    Abdou Sow et Patrick Petitjean

    Montreuil - Nairobi

    La délégation montreuilloise pour ce FSM était fournie, avec 6 élus, le secrétaire administratif de l’Association pour le Développement du Cercle de Yélimané en France (ADCYF) et la responsable du service international de la ville. Elle a été rejointe à Nairobi même par un membre du Conseil d’Administration de l’Association pour le Développement Durable de Yélimané. Voyage studieux, mais qui n’a pas négligé les a-côtés : visite de la ville de Nairobi, restaurant, réception (avec les autres Français) à l’ambassade de France...

    Cette année, le Forum des Autorités Locales (FAL), avec les élus municipaux et régionaux, avait fusionné ses ateliers avec ceux du FSM. C’est ainsi que la ville de Montreuil animait un atelier sur son programme de coopération (emblématique, mais contesté) Paddy. L’atelier fut peu suivi. Problèmes d’organisation ?

    Le FAL lui-même a été réduit à une journée, le 23 janvier, en concurrence avec d’autres rencontres dans le cadre du FSM, et donc une assistance plus faible que lors des éditions précédentes. Un phénomène qui a été encore plus marqué pour le "forum social des parlementaires", quasiment déserté. Parmi les présents, Nanterre, le conseil général du 93, Caracas, des élus marocains, espagnols, mozambicains, sénégalais... Le FAL a été ouvert par le maire de Nairobi, qui n’y resta point. Il annonça l’annulation par l’Italie d’une partie de la dette kenyane, et l’affectation de cette somme à la lutte contre la pauvreté.

    La délégation de Nanterre avait pu rencontrer des habitants dans des bidonvilles de Nairobi, ce qui a donné un relief important à la question de l’habitat lors du FAL.

    P.P. et A.S.


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