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 Vous êtes ici: Accueil >  Sommaire des numéros parus >  N° 88 février 2007

Ecrire au poivron

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        Réduire la circulation en ville, une impérieuse nécessité

        Les conditions d’une ville apaisée

        François Fatoux, fidèle lecteur du Poivron et figure “historique” des cyclistes montreuillois a souhaité réagir aux contributions publiées en décembre dernier dans le journal sur la circulation au centre ville. Un ensemble, qui selon lui, donnait une impression de trop grande réticence quant à la réduction de la place de la voiture au centre ville.

    Le débat politique a une fâcheuse tendance au manichéisme. Les réactions suscitées par l’élimination du trafic automobile en centre-ville n’ont pas failli à la règle.

    Inutile d’épiloguer sur la démagogie d’un jeune conseiller général à la chevelure poivre et sel qui n’imagine pas qu’on puisse aller faire ses courses à Monoprix autrement qu’en voiture quand on habite place de la mairie.

    Plus fâcheux sont les propos de défenseurs conséquents d’une ville apaisée, qui rechignent à soutenir sans barguigner la petite révolution que nous venons de vivre.

    La réduction du trafic automobile est une impérieuse nécessité. Elle ne sera obtenue qu’en rendant la voiture moins efficace que les autres moyens de transport, en offrant une meilleure place aux autres usagers (bus, vélos), en inversant certains sens de circulation, en réduisant le stationnement en surface.

    Montreuil a beaucoup de retard dans ce domaine. Dans les villes où la voiture a été chassée du centre, l’unanimité s’est rapidement faite.

    L’argument du maire selon lequel 70% de l’ancien trafic était un trafic de transit, donc parasitaire qu’il fallait éliminer n’était pas sérieux. A ce tarif, c’est toute la voirie principale qu’il faudrait mettre en opposition de sens pour rendre la circulation automobile impossible.

    Mais si l’argument est mauvais, le résultat est bon. Le centre-ville n’est pas un carrefour quelconque. Certains (dont je suis) ont soutenu que sa restructuration devait être l’occasion d’y réaliser un vrai pôle culturel et citoyen où les jeunes des quartiers périphériques ne seraient pas réduits, pour une fois, à des chalands de galeries marchandes. La bibliothèque doit être agrandie et adaptée à leurs besoins. Le théâtre, les cinémas, une maison des associations et des syndicats aux dimensions de notre ville, une salle multisports constitueraient un carrefour qui ne peut être agréable sans une réduction drastique du trafic auto.

    Bien sûr, à court terme il y a quelques dégâts collatéraux, tel que le report partiel sur d’autres rues. S’agissant des voies étroites, de nouveaux changements de sens dissuaderont les automobilistes adeptes des itinéraires “malins”, quant aux poids lourds en infraction, c’est à la police de faire son travail. Pour le reste, l’expérience parisienne récente montre que les automobilistes abandonnent la partie quand un itinéraire devient invivable.

    Certains soutiennent qu’il aurait fallu prévoir des solutions de remplacement avant de se lancer dans un tel chambardement, mais lesquelles ? Dans une ville de la première couronne comme Montreuil, particulièrement bien pourvue en transports en commun, il est d’autant plus inutile d’amplifier le gâchis des Tacos en ajoutant un nouveau gadget que les personnes qui devraient abandonner leur voiture sont par définition des personnes valides, capables de faire 500 m à pied ou 3 km à vélo pour rejoindre un bus, un métro, un RER.

    Amis écolos, ne gâchez pas mon plaisir, réclamons ensemble un grand et beau garage à vélos à deux pas du métro, du théâtre et des cinés ... le vélo, le meilleur ami des transports en commun efficaces et d’un centre-ville agréable à vivre !

    François Fatoux


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