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 Vous êtes ici: Accueil >  Sommaire des numéros parus >  N° 88 février 2007

Ecrire au poivron

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AGENDA / EN BREF:

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        Le projet municipal de padd-plu

        On en sait aujourd’hui un peu plus sur les orientations du PADD (Projet d’Aménagement et de Développement Durable) qui doit déterminer le PLU (Plan Local d’Urbanisme) de Montreuil.

    Le maire a toujours l’intention de le boucler rapidement escamotant toute véritable discussion publique.

    Au Pôle d’Information Citoyen (PIC), à l’Hôtel de Ville, on peut enfin accéder aux 400 pages du diagnostic et à des annexes. Lors du conseil municipal du 18 janvier, les élus ont pris connaissance du PADD, en ont débattu, et ont trouvé sur leur table 3 cartes graphiques traduisant les orientations.

    Un document décevant

    La première partie reprend (le copier-coller...) un patchwork de précédentes délibérations, pour le lancement d’un agenda 21 ou pour le Schéma Directeur de la Région Ile de France. La seconde partie développe les commentaires présentés avec les diapos l’automne dernier.

    Globalement, il y a beaucoup de verbiage, de développements convenus, où disparaissent les choix, les enjeux, la stratégie urbaine. Il y a beaucoup de références à des documents en cours, donc non communicables, mais censés enrichir et donner sens au PADD : ainsi on note que le diagnostic de l’agenda 21 est "en cours de finalisation", que la charte de l’environnement est "en cours de révision" et que le plan de déplacements Montreuil - Vincennes - Saint-Mandé - est "en cours d’élaboration".

    Il faut noter que entre la commission et le conseil, il y a eu inversion des deux premières priorités : la solidarité est passée avant l’économie. Ouf !

    Principales faiblesses

    Outre l’absence de volonté participative de la municipalité, le PADD fait plusieurs impasses. Le plus frappant est l’absence des enjeux autour du "climat", de la réduction des consommations d’énergie et d’émission des gaz à effet de serre. Les phrases sont les mêmes depuis 10 ans, et on ne voit pas de prise de conscience.

    Le logement est abordé sous l’angle de la mixité sociale, et non sous celui du droit au logement des habitants actuels. Les nouvelles constructions ne correspondent pas à leurs besoins. Le diagnostic relève d’ailleurs que le Plan Local de l’Habitat n’a pas permis d’enrayer la spéculation immobilière, que la dualisation de Montreuil s’accroît. Et quand les écologistes proposent d’augmenter la part de logement social, le maire leur reproche de vouloir transformer Montreuil en ghetto de pauvres !

    Il y a peu de réflexion sur comment et jusqu’où densifier la ville. On se contente de fixer l’objectif (raisonnable) de 110 000 habitants en 2020, contre 100 000 aujourd’hui, mais davantage par crainte de ne pouvoir financer les équipements collectifs nécessaires à la croissance de la population. Il n’y a pas de renouvellement de la réflexion sur la ville que nous voulons dans le contexte de crise écologique et de crise sociale, ni sur la qualité urbaine pour tous. Cela va de pair avec une stratégie urbaine (souvent implicite d’ailleurs) qui reste fondée sur une vision centralisée et hiérarchique de la ville autour de son hypercentre, et sur un reste de "zoning" : sur la carte distribuée aux élus, le bas Montreuil est identifié comme une "zone mixte à dominante économique", et la zone d’activités de la Boissière appelée à s’étendre.

    Bref, une copie qui n’est pas à la hauteur des enjeux, ni du travail fait dans beaucoup d’autres villes. Une copie à rediscuter et à revoir.

    Patrick Petitjean


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