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 Vous êtes ici: Accueil >  Sommaire des numéros parus >  N° 87 janvier 2007

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        Les AMAP, une agriculture paysanne qui fait rêver

        Rêve de terre

        Rêve de terre est une des deux AMAP sur Montreuil. Entretien avec Anne Saradet, sa chef de projet.

    Qu’est-ce qu’une AMAP (association pour le maintien d’une agriculture paysanne) ?

    C’est un réseau qui est né au Japon, puis aux Etats-Unis, qui est arrivée en 2002 en France, via Aubagne. L’idée a tellement bien marché qu’en 2003 ils ont fait une charte. C’est un retour à un rapport sain avec notre manière de manger. Jusque-là, on mangeait des légumes dont on ne savait pas la saison, ni surtout la manière dont ils poussaient. On ne consomme que des produits cultivés près de chez nous. Ensuite, on a un rapport privilégié avec la personne qui cultive ce que l’on a dans notre panier. On paye en début d’année et on a un panier par semaine. C’est sans doute un contrat contraignant. Ça permet à l’agriculteur de faire ses premiers investissements. L’agriculteur, qui s’appelle Jean-Louis Colas, a changé ses prix. Il est passé de 15 euros à 17 cette année. Il était trop juste au niveau de ses coûts.

    Quelle est la dimension pédagogique de l’AMAP ?

    L’agriculteur doit enseigner la sensibilisation à ce qu’est l’agriculture bio. On adhère à la Fédération AMAP d’Ile-de-France. Il y a quatre fédérations en France : l’AMAP du Sud, l’AMAP Rhône-Alpes, l’AMAP Nord-Ouest et l’AMAP Ile-de-France. Ça nous apporte des contacts entre nous. Il existe deux cents AMAP en France, c’est énorme. Il y a deux ans, il n’en existait que 16 !

    Quelle est la différence entre l’agriculture biologique et l’agriculture paysanne ?

    L’agriculture biologique, c’est une certification. Il faut payer pour cette certification. Les engrais sont biologiques, mais il n’y a pas de contrainte de proximité. On peut avoir un engrais qui vient des Pays-Bas.

    Alors que dans, l’agriculture paysanne, il y a plus de contraintes de proximité. Il n’y a pas de certificat, mais la Confédération paysanne donne son aval. Jean-Louis Colas est un militant de longue date. Il raconte que son père est mort d’un cancer de la gorge et il pense que c’est dû à l’épandage. Sur une partie de son exploitation, il continue à faire des céréales mais pas en culture intensive. Il cultive moins serré, alors il est plus rentable que des gens qui ont mille hectares à côté de lui ! Je sais que l’agriculture paysanne, ce n’est pas l’agriculture de nos grands-parents. Ils mettaient des engrais chimiques, ils polluaient le sol. Jean-Louis Colas a des serres, il fait du goutte-à-goutte

    Comment cela se passe dans les murs à pêches ?

    On veut à la fois cultiver cet espace et conserver ce patrimoine agricole. Ce serait un atout pour la ville. Pourquoi pas un lieu-école d’ailleurs, l’action de sensibilisation chère aux AMAP ? J’ai rencontré l’association MAP (Mûrs à pêches) qui milite pour le maintien des murs, Véronique Ilié qui vient de créer Montreuil Environnement.

    Qu’est-ce qu’il y a dans le panier ?

    C’est fonction des saisons. Quand on a contacté Jean-Louis Colas, il disait : je n’ai pas tout. Au début, il n’avait que les patates. En ce moment, ce sont les choux, les pommes de terre, les carottes. Il n’a pas de fruits. En revanche, un autre membre de l’AMAP apporte des pommes et des poires. Jean-Louis Colas propose aussi un pain complet qui est très bon. Il a aussi du bon fromage. Quand il avait des courgettes, je ne les connaissais pas. Il essaie de garder un maximum de choses pour que ce soit diversifié. Il a embauché des salariés : c’est générateur d’emplois. Les AMAP, ce n’est pas que des légumes. On peut faire un réseau AMAP avec un éleveur et faire de la boucherie.

    Quelle est la différence entre l’AMAP Rêve de terre et l’AMAP Légumes et compagnie ?

    Au départ, Rêve de terre, c’était la seule AMAP, elle était avec Jean-Louis Colas. Mais Rêve de terre veut revenir à son ambition première : cultiver à Montreuil sur les murs à pêches, c’est le dernier endroit cultivable dans cette ville. J’ai été engagée pour trouver un terrain. Et on se donne le droit d’avoir d’autres projets, qui ne sont pas liés à Jean-Louis Colas. Notre projet, qui s’appelait « L’oignon fait la force », est devenu « Cultivons la ville ».

    Combien êtes-vous de salariés ?

    Pour l’instant, je suis la seule. On va avoir un nouveau salarié. Rêve de terre a eu une subvention du Fonds social européen pour trois ans. C’est utile. L’autre salarié aura beaucoup de choses à faire. Il va rédiger une petite enquête. Et recevoir beaucoup de coups de téléphone de gens intéressés par notre démarche. Il va aussi argumenter sur l’utilité de cultiver la ville. On va essayer de créer les pistes administratives et on sera assez de deux pour cela.

    Propos recueillis par Jean-Louis Peyroux

    Contacts : revedeterre@orange.fr


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