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Délestages La polémique continue de faire rage sur le nouveau plan de circulation dont la 2e phase est mise en place depuis trois mois au centre ville. Aujourd’hui, on dispose des chiffres de nouveaux comptages du passage des voitures. Plus que l’aménagement du boulevard Rouget de L’Isle, c’est l’interdiction de passer devant la mairie qui a eu les conséquences les plus importantes, en reportant la circulation (de transit) vers l’avenue Faidherbe (déjà dans la première phase du plan) et les nombreuses petites rues du centre : Buffon, Victor Hugo, Alexis Lepère, Hoche, Gaston Lauriau même. Le "roulez malin" provoque des augmentations considérables de la circulation. Trois campagne de comptage ont été faites, en juin, octobre et novembre. Contrairement aux espérances de la municipalité, la situation a continué de se détériorer entre octobre et novembre, avec des augmentations de l’ordre de 20%. La situation a été aggravée par la mise en double sens de la rue Buffon, au contraire du plan initial, à la demande des commerçants. Soit disant à titre expérimental, mais la municipalité fait tout pour la rendre définitive. Un référendum refuge Ce sont maintenant 4 000 voitures et des embouteillages de poids lourds qui sont le quotidien de la rue de Buffon. Les riverains sont très mobilisés. Ils sont venus plusieurs fois au conseil municipal et dans des réunions publiques, ont obtenu des rendez-vous avec Jérémie Zeguerman, l’adjoint en charge du dossier. Ce dernier a reçu les riverains le mercredi 20 décembre, puis les commerçants le 21. La municipalité devait prendre une décision le jeudi 21, avant de la présenter à toutes les parties concernées le vendredi 22. La décision fut... de ne pas en prendre, malgré le titre du journal municipal du 20 décembre, malgré les résultats évidents de l’expérimentation, malgré les comptages. Elle a l’intention de réaliser un référendum dans le quartier de la rue Buffon sur la question du double sens. A la mobilisation des riverains, la mairie oppose une pétition initiée par des commerçants, avec 800 signatures, demandant le maintien du double sens. Les initiateurs ont trouvé là un prétexte pour manifester leur opposition globale au plan de circulation. Le référendum pose le problème du périmètre de consultation et de la formulation de la question. Mais surtout de la manière de gérer les choix politiques, puisque c’est, de toute façon, la municipalité qui prendra la décision finale. Délestage ou réduction ? Réduire la circulation automobile - et donc mieux partager l’espace entre piétons, voitures, vélos et bus - est un objectif largement partagé, sauf peut-être par une partie des commerçants et par les élus de droite. Réduire la circulation devant l’Hôtel de Ville, pourquoi pas. Mais si la supprimer revient à augmenter dramatiquement la circulation dans des petites rues qui ne sont pas faites pour, il y a quelque chose qui cloche, et il n’y a pas que les riverains pour le constater. La municipalité ne pourra s’en sortir en s’abritant derrière un "référendum" très localisé, et dont les conditions seront forcément arbitraires. Il faut passer d’un plan de délestages à un plan de réduction de la circulation. Patrick Petitjean |