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 Vous êtes ici: Accueil >  Sommaire des numéros parus >  N° 87 janvier 2007

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AGENDA / EN BREF:

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        Nouveaux dérapages du maire lors du conseil de décembre 2006

        Mauvaise mise en scène

        Des deux sujets principaux qui étaient à l’ordre du jour du conseil municipal de décembre - la petite enfance (sans vote) et le budget 2007 - seul le premier a été sérieusement débattu. Le maire a transformé une partie de la séance en procès et attaques personnelles contre les élus Verts-MVO, accusés de collusion... avec l’extrême-droite.

    En ouverture, à l’occasion des questions orales, les élus écologistes avaient demandé une suspension de séance pour que la parole soit donnée aux habitants des rues Hoche et Buffon, présents dans la salle, pour protester et débattre des modalités du nouveau plan de circulation. Le maire ne daignât même pas y répondre.

    Questions orales

    Une question du groupe Verts-MVO a porté sur la politique culturelle de la ville, en l’occurrence sur l’absence de section "DVD" dans les bibliothèques de la ville. Les Montreuillois doivent aller à la médiathèque de Bagnolet, qui les accueille bien volontiers, pour emprunter films classiques et documentaires. Il y fut répondu que, justement, des crédits allaient être dégagés en 2007 pour commencer à constituer un fonds de DVD.

    Une autre question a porté sur l’absence de documents (écrits ou informatiques) préparatoires aux débats dans les quartiers sur le PLU. Réponse : ils vont être consultables au Pôle d’Information Citoyen. Le maire a mis leur inexistence sur le compte de la période pré-électorale. La loi interdirait à une municipalité de publier des documents qui ne seraient pas dans la continuité de son action. La mauvaise foi est évidente : l’élaboration du PLU est en cours depuis 3 ans, la loi oblige surtout à donner le point de vue des groupes minoritaires dans de tels documents, ce que cherche à éviter le maire. La participation des habitants à l’élaboration du PLU (également obligatoire de par la loi) est-elle contradictoire avec une période préélectorale ?

    Petite enfance

    L’accueil de la petite enfance avait fait l’objet d’un débat d’orientation au conseil municipal en septembre 2004. Promesse y avait été faite de revenir tous les ans pour un bilan de la réalisation des engagements qui devaient permettre à Montreuil de rattraper un retard certain. C’est chose faite (pour le bilan), deux ans et quelques mois plus tard. Denise Ridard, maire adjointe en charge du dossier, a présenté un état des lieux clair et complet, ainsi qu’un projet de calendrier de réalisations pour les deux ans à venir.

    Il y a actuellement 659 places dans 17 structures collectives d’accueil (4 départementales, 5 municipales et 8 associatives) en plus des nourrices. 495 nouvelles places sont annoncées d’ici fin 2008, au lieu de 300 envisagées il y a deux ans. Les crèches municipales (5 actuelles et 4 nouvelles) vont toutes passer en "multi-accueil", permettant d’accueillir plus d’enfants que de places. Plusieurs structures font l’objet de rénovations lourdes, qui augmenteront leur capacité. Selon la municipalité, cela devrait permettre de passer de 29% de demandes satisfaites actuellement à 42% fin 2008. Deux relais maternels aideront les nourrices. Les quartiers Branly-Boissière et bas Montreuil sont prioritaires.

    Catherine Pilon, en réponse, se félicite des projets, et veut croire qu’ils se réaliseront, car la situation actuelle est plus mauvaise qu’en septembre 2004 : les travaux de rénovation ont provisoirement entraîné la suppression de places. Pour les gardes par des nourrices, elle a regretté que le système de "crèches familiales", qui permet d’accéder au système du quotient familial et est moins coûteux pour les parents, n’ait pas été retenu de préférence à celui des "relais maternels". Elle s’est étonnée que, 10 jours seulement avant le conseil, lors de la réunion préparatoire, seul un rapport oral ait été fait, sans document écrit, et incomplet. Cela a permis à Denise Ridard de sortir de son chapeau, telle une magicienne, l’annonce de la décision de construire deux nouvelles crèches de 90 places chacune. La municipalité a voulu faire croire que des ressources budgétaires imprévues étaient arrivées dans l’intervalle entre la commission et le conseil, conduisant à cette décision par le bureau municipal le jour même... De l’imprévoyance ? Du mépris pour le travail de préparation du conseil par les élus ? Même si c’est une bonne nouvelle, on peut s’interroger sur la mise en scène factice de cette décision en conseil.

    Budget

    Peu de choses à relever, à part l’annonce démagogique que les taux d’imposition ne bougeront pas pendant 5 ans. D’ici là, il y aura eu de nouvelles élections... Mêmes priorités affichées, même autosatisfaction. Le rapporteur a joliment expliqué que le budget n’était que la "mise en poésie" des orientations discutées lors du conseil de novembre. Il a passé la moitié de son intervention à dénoncer rituellement les turpitudes fiscales que la droite fait subir aux communes, avant de se féliciter de la bonne situation du budget communal. Comprenne qui voudra. Les élus écologistes ont fait remarquer que la ville dépensait, par habitant, moins pour la petite enfance que pour la communication et l’évènementiel, ce qui remettait à sa juste place le discours sur les priorités. Et surtout que la dette restait considérable.

    Procès, amabilités et culture

    Les élus écologistes ont contesté l’engagement financier pour le déplacement et l’agrandissement du Méliès en l’absence d’un projet culturel argumenté. Le maire a choisi ce prétexte pour partir à l’assaut des élus Verts-MVO qui "étaient contre la culture" (ce n’était pas le sujet) et votaient comme le MNR (qui décidemment le fascine), avec une volée d’insultes personnelles envers Catherine Pilon. Serey, le premier adjoint, Malagnoux, le rapporteur du budget, l’ont imité. Pessin-Garric, maire adjointe à la culture et Joucla, maire adjoint à l’international, ont suivi, mais de manière plus soft. Tous sont membres du groupe "communiste et républicain", et il est difficile de ne pas y voir un assaut concerté. Les deux autres groupes de la majorité (socialiste, "société civile") sont restés à l’écart.

    Pas rancuniers, quand vinrent à l’ordre du jour des délibérations concernant vraiment la politique culturelle, les élus écologistes votaient positivement les conventions avec des associations culturelles (Rencart au Méliès, Maison populaire, Musée de l’histoire vivante, Studio théâtre de Montreuil, Planète Andalucia, les Déménageurs associés) avec la majorité municipale, la droite... et le MNR.

    Patrick Petitjean


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