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 Vous êtes ici: Accueil >  Sommaire des numéros parus >  N° 87 janvier 2007

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        Edito

        Pour le droit au logement

        Une ville populaire, destinée bientôt à s’embourgeoiser ?

    Le dernier sondage municipal montre que le logement est la préoccupation croissante des habitants de Montreuil. Parmi leurs attentes, elle est citée par 50% des sondés (contre 33% en 2002, 40% fin 2003, 44% en 2005) et arrive de loin en tête devant la sécurité (37% contre 58% en 2002).

    Ce sondage coïncide avec la présentation des choix municipaux qui figurent dans le projet de PLU actuellement en discussion et qui doit guider les mutations de la ville pour les quinze prochaines années. Si l’habitat y est bien l’un des quatre grands domaines considérés, on y trouve nulle trace de l’ambition d’aider les habitants actuels de la ville à exercer leur droit au logement.

    L’objectif affiché est de garder l’équilibre actuel : 1/3 de logements locatifs sociaux, 1/3 de propriétaires et 1/3 de locatif privé ordinaire ; d’avoir un meilleur équilibre entre les quartiers ; et d’assurer une "mixité sociale".

    Ces objectifs font l’impasse sur une donnée importante : une partie importante du locatif privé actuel est un "habitat social de fait", où les locataires remplissent les conditions de ressources pour accéder aux HLM. Cet habitat est souvent dégradé, voire insalubre. On voit très bien, en se promenant dans la ville, que les nouvelles constructions privées ne s’adressent pas à ces locataires, mais à des couches plus fortunées, que ce soit pour du locatif ou de l’accession à la propriété (même nommée "sociale"). Qu’est-il proposé pour les actuels habitants qui devront sortir du secteur "locatif social de fait" ? Devront-ils quitter Montreuil et partir dans la grande couronne, pour faire place à d’autres, plus aisés ? La "mixité sociale" n’est-elle qu’un alibi, avec lequel on cherche à diminuer de nombre de logements sociaux dans certains quartiers ?

    Certains élus n’hésitent pas à dire que les actuels 37% (un chiffre d’ailleurs gonflé, en incluant les foyers. Selon les normes de la loi SRU, il n’est que de 32%) de logements sociaux à Montreuil sont un maximum. Bien d’autres villes, confrontées à ma même crise du logement, ont des politiques beaucoup plus ambitieuses pour loger leurs habitants. Nanterre demande 40% de logements sociaux dans les nouvelles opérations. De nombreuses villes se portent bien avec plus de 60% de logements sociaux. Notre ville n’a-t-elle comme seul horizon de cesser d’être une ville populaire ? Ville populaire devient-il synonyme de ville dangereuse ?

    Le PLU proposé par la municipalité va accélérer la "boboïsation" de Montreuil. Il se situe aux antipodes d’une politique de justice sociale, susceptible d’être approuvée par une majorité d’habitants. Il prend le contre-pied des mobilisations actuelles “pour un droit au logement opposable”.


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