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 Vous êtes ici: Accueil >  Sommaire des numéros parus >  Année 2006 >  N° 86 décembre 2006

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        edito

        Choisir la ville de son futur

        Différents textes fondateurs de l’avenir de Montreuil sont actuellement en débats, du moins en principe : le Plan Local d’Urbanisme (PLU), et le Schéma Directeur Régional. Que sera Montreuil, dans 10 ans, 20 ans, 30 ans, et dans quelle région ?

    Il est sans doute difficile de faire débattre les habitants, de prendre en compte leurs propositions, dans un contexte où les problèmes quotidiens sont aussi forts : le chômage et la précarité, l’impossibilité d’accéder à un logement décent, le cadre de vie dégradé (et la propreté...), des services publics évanescents... Comment rapprocher le quotidien et le long terme ? Rapprocher le possible et les utopies ?

    Le passage des POS (Plan d’Occupation des Sols) aux PLU comportait deux avancées importantes : l’obligation de la “concertation”, et un débat général sur les orientations d’aménagement et le développement durable, la dimension réglementaire (qui rendait les POS si abscons) passant au second plan. Le contexte électoral est aussi propice aux débats politiques. Mais la municipalité a refusé cette opportunité.

    Des moyens de débattre de l’aménagement existent. Avec plus ou moins de bonheur, d’autres villes les ont mis en œuvre. Et des associations en ont expérimenté à Montreuil : ateliers populaires - travail interactif sur plan et sur ordinateur - débats contradictoires - promenades urbaines - regards extérieurs - échanges d’expériences - allers retours entre habitants, services municipaux et élus - appui sur les dispositifs participatifs existants, etc. Mais, une fois de plus, “dessiner la ville que nous voulons” est resté un slogan creux.

    Voulons-nous une ville timide contre le réchauffement climatique ? Une ville où les cadres auront remplacé une partie des couches populaires, rejetées aux périphéries de la région parisienne ? Une ville où les murs de bureaux qui défigurent le bas Montreuil seront la norme ? Une ville où le patrimoine des murs-à-pêches disparaîtra, dans un paysage de bureaux et de béton ? Une ville où les piétons n’auront toujours pas droit de cité ?

    C’est la ville que laissent présager les orientations municipales, mais le débat ne sera pas posé. Aux réunions de juin 2004 qui avaient fait un flop, ont succédé deux ans et demi de “travail” silencieux de la municipalité. Aucun document écrit ou sur le web, aucune exposition, aucun atelier public. Rien qu’une demi-heure de diapositives projetées dans les nouvelles réunions de quartier, et des “vérités” assénées par les adjoints. Une information étriquée, unilatérale et aseptisée, certainement pas de la concertation et encore moins de la co-élaboration.

    L’avenir de la ville. Heureusement, le PLU ne sera pas bouclé avant les élections municipales, et une nouvelle équipe pourra le remettre sur le chantier.


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