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 Vous êtes ici: Accueil >  Sommaire des numéros parus >  Année 2006 >  N° 85 novembre 2006

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        La concertation à la montreuilloise, rien ne bouge

        Il y a 32 ans, le premier POS

        C’était dans des temps anciens, il y a 32 ans, en octobre et novembre 1974. Giscard était "à la barre", grâce à Chirac, Brard était déjà maire adjoint depuis plus de 3 ans. Les communes étaient nouvellement obligées d’établir un Plan d’Occupation des Sols (POS), devenu récemment un Plan Local d’Urbanisme (PLU). Les informations municipales étaient directement publiées dans "93-Hebdo, la Voix de l’Est", le journal départemental du PC.

    Dans le numéro du 17 octobre 1974, un 4-pages (l’Hebdo est grand format) est encarté, pour annoncer une concertation pour l’élaboration du POS. Le titre : "Organisons ensemble aujourd’hui la ville plus humaine de demain". La concertation comprend une exposition du 22 au 29 octobre à la salle des Fêtes du groupe scolaire Marcellin Berthelot, une journée de débats le 26 octobre pour lancer la concertation (Brard anime l’atelier thématique sports et culture), et huit rencontres dans les quartiers (Brard est responsable de celle à la maternelle Danielle-Casanova).

    Pour présenter l’objectif des débats, on annonce que les élus seront présents pour répondre avec les techniciens à toutes les questions des habitants, et on précise : “aussi pour élaborer ensemble avec vous le Montreuil de demain, ce Montreuil pour lequel il faudra lutter pour qu’il réponde aux besoins de tous. Car rien n’est acquis, les actions nécessaires par le passé pour l’obtention d’équipements collectifs subventionnés par l’État, celles qui sont encore en cours aujourd’hui, prouvent que l’application totale du POS, son financement, réclament l’action de tous. La crèche qui fait défaut dans tel ou tel quartier, la maternelle qui ne voit pas le jour, l’emploi qui diminue, les logements qui sont insuffisants ou chers lorsqu’ils existent... sont autant de reflets montreuillois de la misère générale, conséquence de la politique gouvernementale. Et pourtant ces besoins sont immenses, ces besoins qui doivent être encore mieux connus, ces inquiétudes sur l’avenir auxquelles des réponses doivent être apportées, des solutions recherchées".

    Dans les pages centrales, l’article principal expose la fonction d’un POS, établit un diagnostic de la situation, notamment de la vétusté et de la densité de l’habitat dans le bas Montreuil. Puis, sous le titre "la participation de la population, une pratique constante", la démarche municipale est développée : "depuis de nombreuses années, pour tout dire depuis 1935, la Municipalité d’Union Démocratique de Montreuil a fait de la concertation avec la population une pratique constante de son activité. L’information, la consultation des Montreuillois se fait à tout moment" (...). "cette persévérance prouve que la municipalité ne se paie pas de mots, contrairement à ce qui est trop souvent fait au niveau gouvernemental". La fonction des réunions de quartier est que "les habitants participent à l’élaboration, compte tenu de leurs difficultés à pouvoir le faire pendant les quelques jours où la consultation est légalement obligatoire (note du Poivron : l’enquête publique qui clôt obligatoirement le processus). A l’expo et dans les débats, chacun pourra se documenter sur les grandes orientations et sur les conséquences dans sa rue et son quartier".

    Le bilan

    Le 14 novembre, le journal fait le bilan de la concertation en soulignant que les réunions ont été fructueuses, et les orientations de la municipalité validées : "limiter le développement de la population à 120 000 habitants en 1985 - développer le potentiel économique de Montreuil - prévoir les équipements publics nécessaires à la vie de quartier et prendre les dispositions sur le plan foncier pour réserver des terrains - protéger la diversité du paysage urbain de la ville". Les mêmes questions sont revenues dans les débats : l’école, la maternelle, la circulation, le stationnement, les équipements socio-éducatifs... Les principales difficultés, et le retard dans les équipements, viennent (déjà...) du prix du foncier, et du manque de subventions de l’État. Enfin, ce compte-rendu se termine sur une apologie (qui ne dépareillerait pas en 2006) de la concertation. Vu la complexité des problèmes, la gestion d’une ville ne saurait se suffire du seul dévouement des élus municipaux. "C’est aux citoyens qu’il appartient d’apporter leur contribution à la marche des affaires communales". Paroles, paroles....

    Déjà, il y a 32 ans, la municipalité prétendait faire mieux que les obligations légales... mais stagnation politique oblige, les différences entre la concertation de 1974 et celle de 2006 sont peu visibles.

    Patrick Petitjean


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