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 Vous êtes ici: Accueil >  Sommaire des numéros parus >  Année 2006 >  N° 84 octobre 2006

Ecrire au poivron

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        Grand-mère dans les orties !

        Par l’application d’une loi censée encadrer les pesticides chimiques, tout un savoir-faire ancestral et naturel se trouve menacé de disparition.

    Il ne sait toujours pas quel crime il a commis, le bon Éric Petiot. Le 31 août, des fonctionnaires de la Protection des végétaux de l’Ain, ainsi que de la répression des fraudes, débarquent dans son entreprise, spécialisée dans le traitement bio des végétaux, pour un contrôle apparemment de routine. Ils y passent la journée et saisissent les documents de stage qu’Éric Petiot, formateur, organise régulièrement. Il s’entend conseiller de renoncer à ses activités, de ramasser des plantes pour ses infusions, etc. À ce jour, il n’a reçu aucune notification pour cette « descente », juste oralement informé qu’il n’est pas un gros délinquant...

    Est-ce le purin d’ortie ? Éric Petiot a écrit un ouvrage sur cette excellente décoction naturelle (et d’autres), fertilisante et anti-pucerons (« Purin d’ortie et compagnie », éditions de Terran). Plus certainement, soupçonnent et s’étranglent des associations (1), c’est un effet pervers d’un des articles la loi d’orientation agricole de janvier dernier, qui interdit « toute publicité commerciale et toute recommandation » pour les produits phytopharmaceutiques pour végétaux, s’ils ne bénéficient pas d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) ou d’une autorisation de distribution pour expérimentation.

    Aux orties donc, séculaires purins, décoctions de presles, eau savonneuse ! Leur préférer les pesticides enregistrés, cancérigènes, neurotoxiques, reprotoxiques ! Voilà interdites de divulgation et de transmission publique ces bonnes vieilles recettes de grand-mères, d’une efficacité éprouvées. Éric Petiot, par exemple, s’est taillé un franc succès en venant à bout, en une seule pulvérisation de sa composition, de la mineuse des marronniers parisiens, sur laquelle échouaient jusqu’alors tous les traitements chimiques. Y’aurait pas des jalousies dans les firmes phytosanitaires ?

    Patrick Piro

    (1) Mouvement pour les droits et le respect des générations futures (MDRGF), l’association des Amis de l’ortie, etc.


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