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 Vous êtes ici: Accueil >  Sommaire des numéros parus >  Année 2006 >  N° 84 octobre 2006

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AGENDA / EN BREF:

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        Feu vert pour l’urbanisation des MAP

        Acrobaties

        Une enquête publique a eu lieu au printemps dernier en vue de l’ouverture à urbanisation d’une partie du secteur des murs à pêches (MAP). Le commissaire enquêteur avait donné un avis favorable au prix d’un raisonnement pour le moins étrange et acrobatique. Le conseil municipal de juin a validé ce feu vert.

    Le secteur concerné se situe à l’Est des MAP, au bout de la rue Saint-Antoine, côté Arachis / P.-J. Bérenger. Il ne représente que 0,8 hectares (5% du domaine actuellement non constructible), mais le règlement d’urbanisme proposé préfigure celui que la ville veut étendre à toute la zone. L’enquête publique a donné lieu, une fois n’est pas coutume, à de nombreuses observations.

    Les avis

    Parmi les avis exprimés au cours de l’enquête, il y a eu 122 avis défavorables, individuels ou collectifs, contre 27 avis favorables. Mais comme le remarque avec un humour involontaire son rapport, "le commissaire enquêteur a considéré que les avis favorables faisaient apparaître un partage de vue de la population avec les orientations municipales concernant le projet de modification du POS".

    Les 27 avis favorables sont favorables au projet municipal sur les 0,8 ha. On peut en lire quelques extraits ci-contre.

    Par contre, selon le rapport, les 122 avis défavorables concerneraient le projet général d’urbanisation des 38 ha de la zone non constructible, et non pas les 0,8 ha soumis à enquête. Le commissaire enquêteur écarte donc les 122 avis défavorables sous prétexte qu’ils seraient hors sujet, comme si les 0,8 ha en cause ne faisaient pas partie des 38 ha, comme si l’on pouvait parler de l’urbanisation des uns sans parler de l’urbanisation des autres.

    Étrangement, pour motiver sa conclusion, le commissaire enquêteur fait un long historique des interventions administratives dans ce secteur et en déduit "à la lecture de ces différents documents on constate que la ville de Montreuil a engagé depuis de nombreuses années, différentes actions pour concilier urbanisation et protection du patrimoine". Faut-il considérer ces motivations comme hors sujet, au même titre que les avis défavorables ? C’est un véritable acte de foi dans la propagande de la municipalité. Le commissaire enquêteur n’a tenu aucun compte des avis recueillis.

    Des souhaits vains

    De ces considérations concernant la totalité du secteur, le commissaire enquêteur déduit cependant deux demandes intéressantes : une réglementation particulière de la circulation automobile dans ce secteur pour protéger au maximum les MAP des vibrations de la circulation, ce qui est, soit dit en passant, une demande ancienne des riverains et des associations de défense du site. Cela se comprend : les riverains ont pu constater un accroissement très important de la circulation de camions ces derniers mois, et de nouvelles entreprises de construction se sont installées sur le site. Ils ont fait une opération "drapeaux blancs" en septembre pour demander cette réglementation.

    Le commissaire a aussi souhaité un règlement d’hygiène et sécurité propre au secteur des MAP.

    Quelle est la réponse de la municipalité à ces souhaits ? Avec une argumentation qu’on peut trouver cohérente, au contraire de celle du commissaire enquêteur, elle a refusé de tenir compte de ces deux souhaits qui, selon elle, ne concernaient pas l’objet de l’enquête... Bien joué.

    Patrick Petitjean

    Favorables

    Des partisans du projet municipal ont inscrit leurs avis, de manière groupée entre le 1er et le 5 avril. Leur argumentaire ne manque pas d’intérêt, de même que leur "place" dans la ville. Le rapport du commissaire enquêteur, qui comporte l’intégralité des avis recueillis sur le registre d’enquête, est public, et consultable en mairie (Pôle d’information citoyen - PIC) jusqu’en juin 2007. Bonnes feuilles.

    Bruno Begoc (association Montreuil ma pêche, regroupant les aspirants à devenir propriétaire sur les MAP) : "Au-delà des considérations égoïstes des uns et des autres, je dis oui à plus de vie dans les MAP...".

    René Foulon (conseiller général et maire adjoint jusqu’en 2001) : "Approuve le projet... ne rêvons pas de voir des vaches à Montreuil : être moderne, ce n’est pas faire un retour en arrière".

    Jeanne Blanchard : "Étant née à Montreuil, de parents, grands parents et arrières grands parents montreuillois, ... il y a 70 ans je jouais entre ces murs... On ne peut que penser favorablement à ce projet qui doit se réaliser dans les meilleurs délais".

    André Lévy (maire adjoint jusqu’en 1995) : "Montreuillois depuis 44 ans... La modification du POS permettra de rendre ce quartier plus agréable".

    Lisette Sens : "Enfin on reparle des MAP, j’attends cela depuis 47 ans... j’espère qu’on ne perdra pas de temps pour aménager ce grand espace...".

    Pablo Feix (maquettiste du journal du député) : "... j’approuve".

    Claude Sens : "... le pire serait de ne rien faire ou de transformer la totalité des MAP en musée".

    Jacques Nicolaï (ancien commissaire de Montreuil, médiateur nommé par le maire) : " (après avoir relevé le sentiment d’insécurité lié aux occupations illégitimes de parcelles par des gens du voyage) ... le projet de création de logements adaptés aux Tsiganes est une décision positive qu’il faut saluer... Enfin, l’expérience de départ ne représentant que 2% de la surface du quartier est révélatrice d’une prudence de bon aloi...".

    Jean-Paul Marie (ex-commissaire aux comptes des SEM de la ville) : "Montreuilllois de longue date, j’appuie l’évolution maîtrisée de notre bonne ville de Montreuil".


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