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 Vous êtes ici: Accueil >  Sommaire des numéros parus >  Année 2006 >  N° 84 octobre 2006

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AGENDA / EN BREF:

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Site réalisé avec SPIP

        Le chauffage électrique en HQE...

        Les maisons Dodu

        La communication a battu son plein autour de la construction par l’OPHM de logements labellisés "Haute Qualité Environnementale" entre la rue des Batteries et la rue Juliette Dodu, dans le quartier des Ruffins. Présentée comme exemplaire, cette opération n’en présente pas moins de nombreuses limitations.

    Il s’agit d’une ancienne friche agricole, dans un quartier à dominante pavillonnaire, où le tram passera un jour... Un hangar a été transformé en deux ateliers d’artistes, des haies fruitières ont été conservées, quelques arbres fruitiers aussi. Il faut regarder la richesse arborée des parcelles voisines pour avoir une idée du paysage perdu. Il y a huit maisons individuelles (3 F3, 4 F4 et 1 F5), dont une adaptée pour une personne en fauteuil roulant, deux ateliers d’artistes (sans logements). Article dans la Pravda municipale en mars, visite pour le conseil local de l’environnement en juin, inauguration par le député maire en septembre : l’opération est revendiquée comme emblématique de l’intégration par l’OPHM des nouvelles contraintes environnementales dans le logement social.

    L’opération, selon l’OPHM

    Les maisons sont denses et compactes, respectant le parcellaire, avec une allée centrale laissant place à une ouverture visuelle (voir photo). Des jardinets privatifs (côté sud) séparent l’allée des maisons. Des micro-patios de 4m x 3m sont au nord des maisons : à l’ombre permanente, ils sont peu utilisables. Les voitures stationneront seulement à l’entrée de la parcelle. Des réservoirs de récupération d’eau de pluie serviront pour l’arrosage, la DDASS ayant refusé que cette eau puisse aussi servir d’eau sanitaire (mais il est des opérations où cela peut se faire).

    Selon l’OPHM, il s’agit d’un habitat économe "qui se rapproche de l’habitat bioclimatique, captant au maximum les apports gratuits et limitants les pertes d’énergie, auxquels s’ajoute la recherche du maximum d’inertie thermique. Les apports gratuits se font par la verrière sud, protégée de la surchauffe d’été par une casquette (appoint électrique)". Il y aurait une "bonne aération naturelle", et des capteurs solaires individuels (4m2 sur le toit) permettent un apport partiel pour la production d’eau chaude sanitaire.

    Les limites

    Malgré des efforts louables, tout cela reste un peu loin de ce qui se fait de plus en plus fréquemment, tant pour les matériaux utilisés que pour la conception des maisons (vers des bâtiments "zéro énergie"). L’isolation reste "interne" et non "externe". Les toits sont en acier et vont chauffer malgré la ventilation. De même l’effet thermique des grandes baies vitrées au sud l’été sera limité... avec de la climatisation électrique. Les fenêtres restent en PVC. Et le chauffage est électrique, un moyen épouvantable du point de vue environnemental comme de la rentabilité énergétique, quelle que soit l’isolation. Dans la course contre le réchauffement climatique, les retards s’accroissent à Montreuil comme dans l’ensemble du pays. L’OPHM reconnaît ces limitations, mais les met sur le compte de la nécessité d’avoir le label officiel HQE, très en retard, et les subventions qui vont avec. On reste donc modeste et peu innovant, même si on peut faire, dès maintenant beaucoup mieux. Pour l’image, c’est bon, mais pour la lutte contre le réchauffement climatique, le chemin à parcourir reste long.

    Patrick Petitjean


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