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 Vous êtes ici: Accueil >  Sommaire des numéros parus >  Année 2003 >  N° 56 décembre 2003

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        Comment faire des bénéfices

        Différents mécanismes plus ou moins opaques ont permis à Vivendi d’utiliser la gestion de l’eau publique pour renflouer ses caisses, dégager des profits ou financer les aventures de Messier. Ils sont toujours à l’œuvre.

    Le plus efficace est l’utilisation des provisions payées par les usagers pour renouveler le parc des centaines de milliers de canalisations d’eau. Vivendi a canalisé cet argent vers une société offshore immatriculée dans un paradis fiscal (en Irlande). Veolia a reconnu le transfert d’un milliard d’euros par ce mécanisme, mais FO-Veolia estime à 5,3 milliards la somme accumulée depuis 1985. Cette somme a servi à financer les aventures de Messier, à éponger ensuite les dettes et, surtout, à être placée pour rapporter de solides bénéfices financiers (évalués à des centaines de millions d’euros). Veolia affirme garantir toujours les travaux de renouvellement auxquels la CGE s’est engagée, malgré les manipulations financières. Dans une gestion publique, cette somme placée aurait engendré des bénéfices qui auraient permis de baisser le prix de l’eau.

    Les frais généraux sont une autre source d’opacité . cela concerne les personnels et les services centraux de la CGE (notamment informatiques) communs à plusieurs sociétés du holding : quel usager paie et pour quoi ? Selon le rapport "service public 2000", pour le contrat parisien, l’informatique imputée pour le service clientèle est surévaluée, cette informatique étant commune à de nombreux autres contrats Vivendi" (cité par Touly, p.28).

    Un autre mécanisme bien connu sert à augmenter les profits de la CGE : la perception de redevances pour le compte d’agences publiques : "les délais de reversement sont particulièrement longs, ce qui permet de générer des produits financiers élevés", dit le même rapport (Touly, p.29). Là encore, ces revenus financiers bénéficieraient directement aux usagers si la gestion de l’eau était publique.

    Enfin, les compteurs d’eau facturés à l’usager sont amortis plusieurs fois...

    Ces mécanismes ont été relevés depuis plusieurs années par des asscoiations, des audits, la cour des comptes... Mais les conventions déléguant ce service public à la CGE ou à la Lyonnaise sont passées pour 30, 40 ou 50 ans. Comment s’étonner alors que l’eau soit trop chère ?

    P.P.


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