accueil   présentation   rechercher   s'enregistrer   liens        

 Vous êtes ici: Accueil >  Sommaire des numéros parus >  Année 2003 >  N° 56 décembre 2003

Ecrire au poivron

RUBRIQUES:


AGENDA / EN BREF:

_____________________

Site réalisé avec SPIP

        Mon Dieu qu’il est solaire, mon HLM

        Capteurs solaires mais politiques

        Les énergies renouvelables, enjeu électoral ? L’inauguration d’une installation de capteurs solaires, sur le toit d’un immeuble de la Cité des Ruffins, a donné lieu à un épisode de la campagne pour les élections régionales de 2004.

    Mercredi 26 novembre, rue des Ruffins. L’immeuble du n°1 n’a jamais connu une affluence aussi nombreuse et distinguée : une bonne cinquantaine de personnes, dont le président du Conseil Régional Jean-Paul Huchon et deux conseillers régionaux Verts - Francine Bavay et Michel Vampouille, Jean-Pierre Brard, maire de Montreuil, Jean-Jacques Joucla, président de l’Office public des HLM (OPHLM) de la ville de Montreuil, et plusieurs élus de la ville, etc.

    120 m²

    L’attraction se trouve sur la terrasse, au-dessus du sixième étage : 120 m2 de collecteurs solaires thermiques (1) flambant neufs, orientés au sud, qui attendent d’être inaugurés avec la pompe qui convient. Mais les énergies renouvelables ne se donnent pas aussi facilement. Avec la grisaille et le brouillard, les collecteurs font de la figuration, ce jour-là. N’empêche, personne ne boude son plaisir : Montreuil, municipalité modèle des énergies renouvelables en Île-de-France !, se réjouit Jean-Pierre Brard. Les capteurs solaires des Ruffins, mais également ceux d’un autre immeuble de la Cité Paul Bert, pour une superficie équivalente, viennent s’ajouter aux 220 m2 de panneaux photovoltaïques (2) installés depuis 2001 sur la terrasse d’un édifice de la rue Jules Ferry - trois bâtiments gérés par l’OPHLM. « Et trois nouvelles opérations sont en préparation sur des bâtiments neufs bénéficiaires d’un label Qualitel de qualité environnementale », confirme Jean-Luc Bonabeau, son directeur général.

    Les capteurs solaires des Ruffins et de Paul Bert permettront de chauffer la moitié de l’eau sanitaire de 163 logements, « pour une économie annuelle et par foyer de 50 euros sur ce poste de dépense », calcule Michel Vampouille.

    Energies renouvelables

    La région Île-de-France, qui a financé à hauteur de 17,5 % les 210 000 euros du budget des installations Ruffins-Paul Bert (37,5 % pour l’OPHLM et 45 % pour l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie - Ademe), s’est résolument engagée en faveur des économies d’énergie et des énergies renouvelables depuis une délibération de la région en juin 2001, rappelle-t-il. « Grâce aux réseaux de géothermie existants, dont sept ont été étendus depuis, et aux capteurs solaires - dont il pourrait être installé jusqu’à 30 000 m2 par an sans difficultés en Île-de-France -, nous évitons l’émission de 15 000 tonnes de gaz carbonique, soit la production annuelle de 10 000 voitures en moyenne en milieu urbain. »

    Il faut un peu de bonne volonté pour récupérer des informations précises sur l’installation, car les explications techniques de l’ingénieur de Tecsol, le fabricant de capteurs solaires, sont rapidement noyées par le verbe approximatif des politiques. Jean-Paul Huchon, d’une sortie osée, insiste sur la vertu qu’ont ces équipements sur « la qualité de l’air que respirent les Franciliens » (3).

    Réunion électorale

    L’inauguration laisse alors apparaître sa véritable vocation : une réunion électorale. Jean-Pierre Brard, à l’avenir politique incertain, déroule un tapis rouge au président de région, qui sera le premier à remettre son mandat en jeu, en mars prochain. « Je me permets de faire la pub’ des actions de la Région, interdite qu’elle se trouve de communiquer sur ses actions par le blocage de la droite et de l’extrême droite. Il faut que l’équipe actuelle soit reconduite, dans l’union, et les diviseurs me trouveront sur leur chemin, d’où qu’ils viennent ! ». Jean-Paul Huchon se laisse servir ce petit lait, et s’engage « à mener dans le futur la même politique environnemental »et de logement sociale. » Un peu avant, Jean-Jacques Joucla, président de l’OPHLM, avait salué la coopération “ amicale et exigeante ” des locataires du n°1 de la rue des Ruffins. Ils sont probablement représentés dans la salle, mais on attendra vainement qu’il leur soit proposé de s’exprimer devant l’assemblée...

    Patrick Piro

    (1) Ils captent le rayonnement solaire pour chauffer de l’eau sanitaire.

    (2) Ils transforment le rayonnement solaire en électricité.

    (3) le gaz carbonique a principalement des effets sur le climat, et à une échelle globale, pas locale. Quant à Jean-Pierre Brard, il explique même que cette installation protège l’environnement... aux Ruffins (tel que c’est écrit sur le panneau publicitaire « votre député-maire vous informe », au pied de l’immeuble).


    IMPRIMER