accueil   présentation   rechercher   s'enregistrer   liens        

 Vous êtes ici: Accueil >  Sommaire des numéros parus >  Année 2004 >  N° 59 mars 2004

Ecrire au poivron

RUBRIQUES:


AGENDA / EN BREF:

_____________________

Site réalisé avec SPIP

        Dossier Lycéens

        Le Lycée au cœur de la société

        Le voile, le respect des femmes ou les problèmes de sécurité, autant de questions qui travaillent la société et auxquelles n’échappent pas les lycées. à leur manière, les lycéens tentent d’apporter des réponses.

    Loin d’être des forteresses à l’abri des intempéries, les lycées aujourd’hui sont des caisses de résonance des problématiques actuelles. Et ils ne sont pas épargnés par les débats qui agitent la société, certains même s’en emparent . Or dans ce domaine, les lycéens font parfois preuve d’une plus grande tolérance et d’une plus grande lucidité que les « adultes ».

    Débat et Tolérance

    Dans le débat récent sur la laïcité qui a vu de belles empoignades, les lycéens de Jean Jaurès ont réagi presque sereinement alors même qu’une « affaire de voile » avait eu lieu dans leur établissement. Le CVL a d’abord décidé d’organiser un débat sur le port de signes religieux dans les écoles publiques qui a été très bien accueilli par les lycéens. Puis Germain raconte « Madame Amiel, le proviseur, a entendu de nombreux échos des lycéens par rapport à l’affaire du voile, elle souhaitait avoir des avis extérieurs ; avec Jean-Marc Fert, le conseiller principal d’éducation, ils ont pensé à inviter le collectif Ni Putes Ni Soumises pour organiser un débat au sein du lycée ». Line continue « Nous autres, on avait recueilli pas mal de témoignages parmi lesquelles beaucoup de filles de confession musulmane qui étaient demandeuses d’un tel débat ». Lorsque l’idée a été soumise au CVL, elle a été aussitôt adoptée à l’unanimité si bien qu’un débat sur la laïcité aura lieu au lycée Jean Jaurès au cours du mois de mars avec le collectif Ni Putes Ni soumises. Line et Germain sont heureux de cette réalisation du CVL et du débat qui va en résulter. Toutefois Line ajoute « Vis à vis de la question du voile, il y a moins de tolérance de la part du corps enseignant, alors que les élèves en règle générale sont plus tolérants »

    Au lycée scientifique technique et professionnel Condorcet, il y a 10 % de filles. Adèle raconte « Dans ma classe, on est seulement quatre filles, mais on se fait entendre ». Toutefois les relations filles - garçons ne sont pas simples. « Sur les tables on trouve souvent des graffitis sexistes et racistes aussi » Là aussi, le collectif Ni Putes Ni soumises organise des ateliers sur les relations filles - garçons.

    Sécurité

    Une autre question est évoquée par les lycéens, celle de la sécurité à l’abord des établissements. Autre question dont les lycéens se sont également emparés. Au lycée Jean Jaurès, suite à l’agression d’un professeur en salle de cours l’an dernier par quelqu’un de l’extérieur, le CVL a décidé de rendre obligatoire la présentation du carnet de correspondance ou de la carte de lycéen à l’entrée de l’établissement. Yan confie lui qu’ « à la sortie du lycée d’horticulture, il y a souvent des agressions, des vols de portables et des casses de voitures, ça pourrit un peu l’ambiance au sein du lycée » La présence de la police à la sortie des établissements ne semble guère efficace et n’est pas une solution durable. D’autre part, certains procèdent plus souvent à des contrôles pour trouver des stupéfiants. Toutefois le problème de la sécurité à l’abord des lycées n’est pas généralisable à tous les établissements montreuillois. Au lycée Condorcet, Adèle confirme : « il n’existe pas de problème de sécurité à la sortie du bahut ».

    A Eugénie Cotton il n’y a pas non plus d’incidents à déplorer, Lucie : « la majorité des élèves ne vivent pas à Montreuil, à la sortie des cours ils rentrent assez vite ». La question de la sécurité à l’abord des lycées est néanmoins un phénomène à ne pas négliger qui illustre des tensions entre les ceux qui sont encore au bahut et les autres.

    Même s’ils ne sont pas tous engagés, les lycéens se sentent concernés par les débats actuels.


    IMPRIMER