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 Vous êtes ici: Accueil >  Sommaire des numéros parus >  Année 2004 >  N° 60 avril 2004

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        Cantonale : défaite de Jean-Pierre Brard

        Martinez remplace Puig

        Les jeux sont faits depuis le 21 mars. Sans surprise, un socialiste remplace une communiste comme conseiller général dans le canton de Montreuil-Ouest (le sud de la ville et une grande partie du centre).

    La présence d’un dissident de droite, beaucoup plus connu que le candidat officiel, a logiquement envoyé la droite (arrivée en 2e place en 1998) dans les choux. La baisse de l’extrême droite (4e en 1998) a permis que les trois candidats de gauche arrivent en tête. Le PS devance le PC, ce qui traduit l’évolution sociologique du canton et celle des rapports de force électoraux qui en découlent. En réalité, les déplacements de voix ne sont pas si considérables. .

    Un vote Huchon

    En 1998, le PS avait fait 19,1%, avec à ses côtés un candidat connu, ex-PS soutenu par les radicaux de gauche, à 2,2%. En 2004, le PS est à 27,6%. Le PS a bénéficié pour la cantonale de la mobilisation des électeurs pour les régionales. Il n’a pas été rare de voir arriver dans les bureaux de vote de (jeunes) électeurs venant accomplir leur devoir électoral pour les régionales et découvrant, en arrivant, qu’il y avait une autre élection en même temps... Nombre d’entre eux ont dû voter pour le PS aux deux élections.

    Le candidat socialiste ne s’est d’ailleurs pas privé de surfer sur cette confusion dans son matériel électoral et dans sa campagne. On aura remarqué l’affichage côte-à-côte des portraits d’Huchon et de Martinez, et la place occupée par le soutien d’Huchon dans le dernier tract de campagne cantonale. Ce n’était pas dans l’esprit de coopération régionale entre les Verts et le PS.

    Une défaite pour Brard

    La candidate communiste descend de 25% en 1998 à 22,6% en 2004. Compte tenu de la participation plus forte, elle gagne des voix. Parallèlement, la liste « gauche populaire et citoyenne » de Marie-Georges Buffet fait 1337 voix dans ce canton, contre 1878 à Catherine Puig. L’apport du député-maire n’est pas considérable. C’est davantage lui que le PC qui a perdu.

    L’engagement massif de Jean-Pierre Brard et de la municipalité n’a pas suffi à sauver la conseillère sortante. Depuis plus d’un an, le maire était aux petits soins pour ce canton. Deux magazines, suppléments du journal municipal, ont été consacrés aux réalisations dans ce quartier, dans le Bas Montreuil et dans le « cœur de ville ». Les inaugurations ont été nombreuses. C’est l’échec.

    La défaite de Catherine Puig est aussi celle de la suppléante du député et de la maire adjointe chargée des finances. C’est encore celle d’une « huiste », fidèle alliée du maire au sein du PC, alors que la section locale a basculé du côté de Marie-Georges Buffet contre Robert Hue. Mais surtout, c’est une partie de l’articulation entre la ville et le conseil général qui va devenir plus difficile, d’autant plus que le PC a perdu la majorité absolue dans le département. Les projets municipaux sont dans une grande dépendance financière (et donc politique) du conseil général...

    Un très bon résultat de Fabienne

    Avec 14,4% (contre 12,6% en 1998) et 1205 voix (859 en 1998), la candidate des Verts a plus que surmonté son double handicap : le vote utile pour Huchon (et la non-visibilité des Verts dans l’élection régionale), et son (encore) faible notoriété. De plus, l’absence de candidat de la LCR en 1998 (4,9% en 2004) avait certainement aidé au score Vert d’alors. Une campagne dynamique et « décalée » (flyers et BD), le soutien affiché de Dominique Voynet, la compétence reconnue de Fabienne au Conseil municipal en matière budgétaire, ont permis aux Verts de réussir le passage de témoin à une nouvelle candidate. Il ne lui a manqué que 220 voix pour atteindre 10% des inscrits et pouvoir se maintenir contre le PS au 2e tour...

    Les élections régionales ont été très largement « nationalisées » : l’enjeu principal était de sanctionner le gouvernement. Par effet d’entraînement et de vote utile, par le mode de scrutin uninominal aussi, la cantonale 2004 était beaucoup plus proche d’une législative que d’une élection municipale. Les équilibres municipaux entre les partis de gauche ne sont pas les mêmes que pour cette cantonale, et pourtant, le score des Verts est de très loin le meilleur résultat dans une élection uninominale.

    Même s’il ne s’agit que du canton le plus favorable sociologiquement aux Verts, c’est encourageant pour 2007.

    Patrick Petitjean

    Revue de détail

    La mobilisation autour de l’enjeu régional a fait baisser l’abstention de 8 points, à 41% en 2004. Il y a 1500 suffrages exprimés de plus qu’en 1998. Mais les chiffres sont très variables selon les bureaux : entre 56% dans le n°1 (Hôtel de Ville), et 35% au collège Berthelot, bureaux “de droite”. Elle est dans la moyenne pour les bureaux “de gauche”.

    L’extrême droite (FN et MNR) perd 6%, à 9,2% en 2004. Elle fait entre 13,7% à l’Hôtel de Ville et 6,2% à Marceau (n°7). La droite s’est mise en deux pour perdre 1,3%, à 19,6% en 2004.

    La gauche (Verts, PC, PS et LCR), quant à elle, approche les 70%, dépassant même les 75% dans 4 bureaux : Voltaire (n°5 et 6), Marceau (n°7) et Aragon (n°8). Précisément, le PS est entre 29,4% (n°3, Lurçat) et 25% (n°4, Paul-Bert, et n°13, Pablo Picasso, deux bureaux correspondant à des cités de logement social). Le PC est entre 28,3% (n°13) et 16,8% (n°11, primaire Berthelot). Les Verts entre 9,5% (n°4) et 22,7% (n°6). L’amplitude pour les Verts est nettement plus forte que celle du PC, le PS étant lui beaucoup plus constant.


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