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 Vous êtes ici: Accueil >  Sommaire des numéros parus >  Année 2005 >  N° 70 Avril 2005

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AGENDA / EN BREF:

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        Histoires d’enfants

        Ces derniers mois, des évènements locaux ont mis en cause la manière dont la société traite ses enfants. Au-delà de ces deux exemples, l’intolérance se généralise envers les enfants dans l’espace public, et maintenant à l’école.

    Au moment où le PLU se discute, il faudrait se souvenir que la ville doit aussi être conçue pour les enfants, alors que l’on refuse les aires de jeux dans les opérations d’aménagement. Elle doit être surtout conçue à hauteur d’un enfant piéton, si l’on veut réduire les riisques de la circulation automobile. Mais les deux exemples récents concernent l’école.

    La police entre dans l’école

    La police est venue arrêter en février un gamin de 9 ans dans l’école primaire Voltaire. Racket ou bagarre d’écoliers à la porte de l’école : on ne sait, mais cela ne change rien. Des parents portent plainte ; le commissaire (qui pouvait directement convoquer les parents et l’enfant) estime de sa compétence, et sans doute "pédagogique", d’interpeller le gamin à l’intérieur de l’école ; le directeur refuse de refuser l’entrée de la police et limite les dégâts en faisant en sorte que l’interpellation se fasse dans son bureau ; l’inspection académique (consultée au préalable par le directeur) ne voit rien de choquant. Le gamin est resté plusieurs heures au commissariat avant que ses parents ne soient invités à venir le chercher. Parents, commissaire, directeur, inspection académique, tous plus fous les uns que les autres.

    Refus de scolarisation

    Sephora a été. victime d’une mine en Centrafrique, et a une jambe en moins. L’Aide Sociale à l’Enfance l’a d’abord scolarisée à Pantin, puis logée avec sa famille dans un hôtel de Romainville, près de Montreuil. Pantin, c’était une heure et demi de transport. Sa scolarisation à Romainville a été refusée par la municipalité (citoyenne et verte !), au motif qu’elle risquerait d’être obligée de reloger la famille, alors que des milliers de Romainvillois attendent déjà un logement. C’est illégal (obligation de scolarisation), contraire à la convention des droits de l’enfant (qui garantit le droit à la scolarisation), et tout simplement inhumain (une enfant handicapée).

    Le directeur de l’école à La Boissière (Montreuil), voisine, a pris sur lui de scolariser Sephora. Chapeau. Que se passa-t-il ? La mairie de Montreuil commença par refuser de valider l’inscription, puis menaça de sanctionner le directeur, coupable d’humanité. Il décida alors de rendre l’affaire publique, et les élus de Montreuil Ville Ouverte lui apportèrent leur soutien, en y consacrant une de leurs tribunes mensuelles du journal municipal. La mairie finit, 4 mois après la rentrée, par accepter l’inscription.

    Patrick Petitjean


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