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 Vous êtes ici: Accueil >  Sommaire des numéros parus >  Année 2004 >  N° 62 juin 2004

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AGENDA / EN BREF:

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        Deux ans après

        La charte VVV - Ville

        Il y a deux ans, la Ville et VVV signaient une charte. Engagement municipal à réaliser un important réseau cyclable, engagement de l’association à participer à son élaboration. Premiers constats.

    Deux ans, ce ne sont que deux budgets, une part très faible du kilométrage prévu déjà réalisé, des pratiques partenariales encore balbutiantes. Mais les premières réalisations ont suscité suffisamment de réactions dans la population, au sein de l’association, parmi les élus pour qu’on puisse tenter d’esquisser un nouveau décor pour les différents acteurs.

    « Pourquoi de telles dépenses pour quelques rares vélos ? »

    Les cyclistes, s’ils augmentent régulièrement depuis 10 ans restent peu nombreux. La proportion des déplacements à vélo dans Montreuil doit se situer autour de 1%. Nous le savions, mais cette réalité prend une autre dimension quand les premières réalisations sortent du bitume.

    La pratique augmente sensiblement dès la réalisation d’un kilométrage suffisant de pistes, mais il existe des obstacles sérieux avant que Montreuil ne devienne Amsterdam. Pour une association citoyenne, et non un lobby préoccupé par ses seuls intérêts, il est indispensable d’écouter, de tenir compte du point de vue de l’immense majorité qui n’est pas cycliste.

    Partage de l’espace

    VVV avait vu dans la proximité des municipales de 2001 un risque de récupération. Nous avions, pour cette raison, jugé préférable de reporter la conclusion de nos discussions avec le maire au lendemain de cette élection. C’était un choix bien compréhensible compte tenu de la fraîcheur de nos relations antérieures, mais qui présentait un inconvénient notable pour tous : la réalisation de pistes cyclables a été un engagement trop vague du maire devant ses électeurs. En n’affirmant pas avec assez de netteté qu’un tel programme implique une redistribution de l’espace public au détriment de la voiture, il est moins facile ensuite de le faire accepter dans les quartiers.

    Les élus

    Hormis quelques maires adjoints dont ceux chargés de sa mise en œuvre, l’équipe municipale semble ne pas se sentir concernée par ce projet ambitieux de réseau cyclable :
    -  Constat d’échec de la concertation au Bel-Air : il ne tenait qu’aux élus de la réussir.
    -  Aucune pratique cycliste chez les élus de la majorité : s’il existe un véritable enjeu à la réduction de l’usage de la voiture, si le vélo est une alternative vraiment novatrice, alors on doit aussi prêcher d’exemple. Il est très positif de tenir un discours anti-tabac aux adolescents, mais si c’est avec un gros cigare à la bouche ...

    Apaisement

    Autant que d’aménagements, le cycliste a besoin d’un trafic automobile apaisé, d’un stationnement moins anarchique, de quartiers calmes où cyclistes et piétons ne soient plus des ralentisseurs de chauffards.

    Finances

    Malgré ses difficultés, la Ville a réellement fait un effort financier. Notre revendication d’inscrire cet engagement dans la Charte n’a pas été satisfait, mais l’essentiel est qu’il le soit dans les faits. Cet aspect est naturellement très important.

    Oui, la décision prise en 2002 de se retrousser les manches était une bonne décision. L’ampleur de la tâche, les résistances à vaincre ont probablement été sous-estimées. Les deux années écoulées montrent qu’il ne faut pas se laisser enfermer par des engagements pour certains trop modestes, pour d’autres trop ambitieux.

    L’enjeu dépasse très largement les seuls déplacements à vélo. La ville a besoin de calme, les hommes ont besoin d’autres relations à la nature, à la vitesse. La voiture n’est pas un engin fait pour nos grandes agglomérations, tout au moins pour les déplacements privés individuels. Les prochaines décennies vont connaître la pénurie de carburants bon marché. D’ici là, des dégâts très sérieux continueront à être infligés à l’environnement.

    Engager un vrai travail de conviction en prenant le temps du dialogue avec tous, prêcher d’exemple ...

    Il n’existe que de bonnes raisons pour voir dans le vélo plus qu’un objet bien sympathique !

    François Fatoux

    Cet article n’engage naturellement que son auteur qui ne parle pas là au nom de VVV.

    Histoire d’une charte

    Jusqu’en 1999, VVV faisait l’objet d’un ostracisme municipal discret mais efficace, alors que l’association, depuis sa création en octobre 1993, menait une expérience originale, qu’elle faisait figure de pionnière en région parisienne en développant de front actions revendicatives et activités de service, en se comportant en « acteur citoyen » dans la ville.

    Les premières rencontres constructives eurent lieu avec le maire à la mi-2000. Celui-ci proposa qu’une charte scelle ce rapprochement et mit dans la corbeille de mariage des cadeaux apparemment très séduisants.

    VVV était partisan d’une alliance plus modeste. Plutôt que 30 km d’aménagements pour cette mandature, un engagement de la ville sur une ligne budgétaire annuelle paraissait plus utile. Après toutes ces années, une prudence bien naturelle régnait parmi les militants qui s’interrogeaient sur l’intérêt de signer un tel document. A l’issue d’une longue consultation des adhérents, VVV jugea qu’il valait mieux accepter l’offre et se lancer dans cette expérience.


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