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Un Cœur imprévisible Le conseil municipal de septembre a décidé la création d’une ZAC pour mener à bien l’opération dite Cœur de Ville. Celui de juin avait validé les résultats d’une concertation tenue en janvier-février. Un nouvel épisode dans un feuilleton engagé il y a près de 15 ans. D’une opération immobilière dans le centre ville qui devait "tirer la ville vers le haut" et "laisser dans l’histoire" la trace du maire actuel de Montreuil, les habitants ne connaissent pour l’instant que des bâtiments désaffectés, des palissades, des annonces non suivies d’effets, et un trou dans les finances municipales. La municipalité prétend que cette fois, c’est la bonne, grâce à la Convention Publique d’Aménagement conclue au printemps 2002 avec la SIDEC, une Société d’Économie Mixte propriété du Conseil général, et à la création d’une structure juridique transparente, une Zone d’Aménagement Concerté. Les travaux devraient devenir "visibles" avant la fin 2004 : démolition de la "passerelle" (déjà condamnée) entre la tour administrative et la Cité de l’Espoir, mises en place d’un nouveau plan de circulation et d’une gare de bus provisoire. Avant la fin de l’hiver, les travaux devraient commencer place Jean-Jaurès, l’immeuble de la pharmacie être réhabilité, le bâtiment de l’Office franco-allemand de la jeunesse engagé (avenue Walwein), le nouveau théâtre entrepris (avenue Franklin), et la résidentialisation de la Cité de l’Espoir initialisée. Les démolitions devraient (re)commencer pour l’ancien centre commercial, la gare routière, etc. Tout cela d’ici 6 mois, c’est impressionnant... Les élus écologistes (MVO) et socialistes ont été d’autant moins convaincus par ce futur radieux que les dérives financières se sont poursuivies. L’opération avait été "vendue" aux habitants il y a 10 ans sous l’affirmation définitive "il n’en coûtera pas plus de 100 millions de francs" (15 millions d’euros) à la ville. On en est actuellement à 26 ME, une dérive de près de 8 ME, en un an seulement ! Et cela ne prend pas en compte la rénovation de la tour administrative, les modifications de voirie en dehors du périmètre de la ZAC (bd Rouget de l’Isle notamment) et la contribution de la ville aux aménagements RATP. Ce projet urbain (avec sa "centralité structurante") accroît les déséquilibres entre les quartiers de la ville en même temps que ceux du budget communal. Les élus écologistes et socialistes ont une nouvelle fois voté contre un mauvais projet de rénovation du centre ville. Programmation élastique Il y a 5 ans, le bureau municipal avait annoncé un programme prévisionnel des travaux. Tout aurait du être achevé il y a un an déjà... Certaines échéances ont été plus ou moins tenues mais une fois passées les élections municipales de 2001, tout s’est bloqué. Les prévisions sont, par nature, rarement exactes, mais il est rare de se tromper à ce point ! La ville affirme que ses nouvelles prévisions seront tenues... mais il est permis de rester dubitatif ! P.P. Patrick Petitjean |