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 Vous êtes ici: Accueil >  Sommaire des numéros parus >  Année 2004 >  N° 66 décembre 2004

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AGENDA / EN BREF:

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        Nouvelle menace d’expulsion

        Roms de Montreuil

        Les Roms résident à Montreuil depuis 3 ans. On s’en souvient, un squat avait été ouvert au 23 rue Pépin en juillet 2003, après l’expulsion de la rue Paul Doumer...

    Au bout de quelques mois, les propriétaires de ce bâtiment rue Pépin, se sont manifestés, et après plusieurs convocations au tribunal, un jugement d’expulsion a été rendu le 8 novembre dernier. Une procédure d’appel a été lancée, mais n’est pas suspensive de la décision. On peut simplement espérer que la trêve hivernale leur permettra de passer les quelques mois d’hiver dans ce lieu.

    Néanmoins, dans la perspective d’avoir des solutions de rechange et d’éviter un drame humain, le collectif de Montreuil ainsi que la coordination 93 ont envoyé une lettre à différents partenaires, dont le préfet, le sous-préfet, le maire de Montreuil, la DDASS et le conseil général 93, en demandant la tenue d’une table ronde.

    Avant l’été 2004, des rencontres avaient eu lieu entre les collectifs de soutien de Saint Denis et de Montreuil ainsi qu’un certain nombre de Roms de ces deux villes. La décision d’une marche des Roms pour le 17 juillet, a été prise lors de ces rencontres. Depuis une coordination 93 s’est mise en place et fait le lien entre différents collectifs de soutien et des Roms en Ile de France. C’est ainsi que nous avons soutenu les Roms bulgares de Bagnolet.

    D’une façon générale, les différents interlocuteurs se rendent bien compte que l’expulsion ne résout en rien le problème, car les Roms n’ont de cesse de retrouver un autre lieu pour s’installer. En outre, le drame qu’ils vivent à chaque expulsion les fragilise de plus en plus, les dépossédant à chaque fois de ce qui a été mis en place si difficilement : intégration, scolarité, cadre de vie, relations avec les habitants.

    Les Roms n’ont pas d’autres solutions que de fuir leur pays d’origine. Le courage politique consiste aujourd’hui à leur permettre de s’installer dignement en France, conformément à la déclaration universelle des droits de l’homme... Leur persécution n’a que trop duré ! La coordination 93 souhaiterait que les élus engagent leur responsabilité en soutenant notre demande de table ronde auprès des autorités.

    Jeanne, Nathalie et Xavier

    Roms bulgares de Bagnolet

    Au bout de la rue des Blancs Champs à Bagnolet, non loin du parc des Guilands, 70 Roms ont installé un campement depuis plus d’un an sur un terrain municipal. Tous viennent du même village de l’Est de la Bulgarie.

    Situation hélas ordinaire : des riverains se plaignent, et la municipalité (gauche plurielle) lance une procédure d’expulsion le 5 juillet. Quelques Roms de Bagnolet participent à la manifestation du 16 juillet, et un travail commence avec la coordination 93. Un dialogue s’engage avec la municipalité, la quasi totalité des Roms participe à un rassemblement le 25 novembre devant la mairie de Bagnolet, un comité de soutien se constitue. La municipalité accepte de négocier une convention d’occupation précaire à l’instar de Saint Denis : eau, électricité, toilettes et ramassage des ordures, contre l’engagement de veiller au fonctionnement du site.

    Le 1er décembre, le campement brûle, la même nuit qu’un autre squat de Bagnolet. Coïncidence accidentelle ? Acte criminel (ce ne serait pas la première fois contre les squats de Roms) ? Une enquête est en cours. La municipalité a accepté de reloger tous les Roms pour 10 jours dans un bâtiment municipal, le château de l’Étang, et de rechercher un nouveau terrain à l’issue de ce délai.

    Le comité de soutien reste vigilant pour qu’un terrain municipal soit effectivement mis à disposition, une convention signée, et pour que les pouvoirs publics (préfet, député) se préoccupent de mettre en place des solutions durables pour les Roms de Bagnolet, et d’autres villes.

    P.P.

    Longue vie au Président Sarko !

    Sarko vient d’être élu président. Non, pas de l’UMP mais du groupe ethnique rom qui représente cette communauté auprès du gouvernement autrichien. Et oui, si l’Autriche est la partie de Jörg Haider et Kurt Waldheim, c’est aussi le premier pays à avoir reconnu le peuple rom en Europe, en 1992. Selon le recensement de 2001, l’Autriche compte environ 6 300 personnes de langue maternelle romani, dont 4 300 de nationalité autrichienne (70%).

    Le vrai Sarko n’est pas né dans un beau quartier de Paris mais dans le camp de concentration de Lackenbach, en novembre 1944. A 16 ans il travaillait et à 36 ans il était éboueur. Depuis 1997, il est officiellement détaché pour représenter à temps plein la communauté Rom en Autriche.

    Il ne connaît pas les écoles de Neuilly-sur-Seine mais dans celles de Styrie, du Burgenland ou de Basse-Autriche, il a permis que des cours soit donnés en romani. Les Roms ont d’ailleurs aussi leur radio, et pour tout cela Rudolf Sarkösi - c’est son véritable nom - s’est engagé avec intelligence et modestie.

    Que ce soit écrit au moins une fois dans Le Poivron, vive Sarko !

    Jérôme


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